Astanndar (Partie roleplay).

Astanndar, comme tu t'y attendais, ta question sur la "chaleur" de la génasi choque autant Astriel que sa fille ou même Anoukis. Un petit moment de flottement s'installe avant que Drakorian ne se mette à rire. Suivant son exemple, Cransac s'y met et cela détend un peu la tension ambiante. Le noble ami de Rochenoire réplique.

- Cher Astanndar, vous êtes impayable !

Une fois l'hilarité passée, le calme revient, l'ambiance s'est assainit et la conversation peut reprendre sur un ton plus léger. Face à ton compliment, la jeune Sandryl minaude.

- Vous êtes perspicace, messire.

Minaude t-elle vraiment ou se moque t-elle ? Difficile à dire...cette petite a du tempérament et une bonne dose d'impertinence mais n'est ce pas souvent le propre de l'adolescence ? A la question de Rochenoire, tu réponds que la conversation tournait autour de la descendance et tu demandes aux autres ce qu'ils en pensent. Cransac regarde Anoukis avec envie mais tu captes également un fugace regard vers la jeune Sandryl. Les deux jeunes femmes ont alors la même réaction, une petite moue de dégoût, parfaitement synchroniser. Drakorian qui a capté lui-aussi la répulsion des deux dames, baisse la tête et ricane brièvement, très amusé de cette "révélation". Bien sûr, Cransac, aveugle à toutes ces subtilités, répond alors avec un grand sourire.

- Oh oui, j'aimerais avoir des enfants quant à la future mère, ma foi, je verrais bien une dame de qualité comme vous, dame Anoukis ou bien une jeune jouvencelle bien née.

Cette fois, Drakorian pouffe de rire face à l'insulte que Cransac vient de jeter à la face d'Anoukis. Parler de jeune jouvencelle face à elle laisse à penser qu'il considère la mulhorandie comme une vieille peau et que seul son statut social et ses richesses l'intéresse. Quelle bévue ! Mais rien d'étonnant venant de ce balourd de Cransac. Astriel manque s'étouffer dans son verre tandis que Sandryl ne peut s'empêcher de rire tout haut. Anoukis, elle, blémit devant l'injure et fixe son regard outré sur le noble maladroit. Ce dernier, soudain, réalise qu'il a commis une bourde et rougit jusqu'aux oreilles. Il balbutie des excuses couplées à un semblant d'explication vaseuse qui l'enfonce plus qu'il ne l'aide. Cette fois, Sandryl et Drakorian rient de bon coeur face à cette escalade de bétise. Même la glaciale Astriel se permet un sourire en coin...pour dire. Voyant que sa tentative de rattraper le coup ne fait que le désservir, Cransac fini par se taire et Drakorian, prit de pitié, reporte l'attention sur lui en parlant.

- J'avoue qu'avoir des enfants me plairait mais pour cela je dois trouver leur mère et cela n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser.

Il soupire et reprend.

- Je désire une femme avec qui je m'entendrais à merveille car avant d'être la mère de mes enfants, elle devra être ma compagne et mon amie. Il est facile d'épouser la première jouvencelle bien née venue mais si c'est pour passer le reste de ma vie à être malheureux à force de tension et de querelle, je n'y vois aucun avantage.

Il lève la main en regardant Cransac.

- Je ne dis pas que le statut de la damoiselle n'est pas un atout, comprenons-nous bien, mais ce n'est certainement pas suffisant pour en faire ma future épouse. Quant à savoir quel génitrice je verrais...

Il fait une petite grimace.

- Pour le moment, aucune damoiselle n'ayant touché mon coeur, je n'en vois aucune.

Anoukis, qui prend visiblement sur elle pour ne pas giffler Cransac pour sa attitude indigne, s'éclaircit la gorge avant de parler à son tour.

- Pour ma part, le statut seul importe. L'amour s'il est présent est un plus, j'en conviens, mais cela ne rentre pas en compte dans mon choix d'un époux. En Mulhorande, il est traditionnel de se marier avec une personne dont le statut ou les richesses apportent un avantage à sa lignée. Le contraire est une infamie et déshonnore le nom de la famille.

Astriel semble tout à fait d'accord avec Anoukis et hoche la tête pour le prouver tandis que sa fille, elle, grimace pour montrer son désaccord. Toutefois, ayant suffisamment semer la zizanie pour la journée, elle préfère se taire et ne pas répondre à ta question.

Lander, ton attitude laisse Astriel, Drakorian et Sandryl perplexe. Tu comprends en voyant les réactions de surprise que partir sur un autre sujet en laissant en suspend le conflit naissant était une erreur. Toutefois, il est trop tard pour faire marche arrière. Heureusement pour toi, le fait d'avoir des invités empêche Astriel de creuser un peu trop pour savoir ce qui cloche chez son époux et elle préfère visiblement patienter et attendre pour poursuivre la discussion houleuse commencée quelques instants plus tôt. En attendant, elle se ferme comme une huître, lèvres pincées et regard glacial...ce qui, finalement, ne la change pas beaucoup.

Astanndar reprend alors la conversation et accapare l'attention de tous en posant ses questions. D'abord celle concernant la génasi de feu. L'air choqué des invités te montrent que la réplique du noble n'est pas une chose que si fait d'ordinaire dans les salons mondains. Est ce une réelle bévue ou une perche qu'il pourrait peut-être tendre ? Aurait-il compris que la personne devant lui n'était pas forcément Rochenoire ? Des questions auxquelles des réponses rapides s'avéreraient utiles pour te permettre de rester crédible jusu'à la fin du repas. En tout cas, Astanndar est le centre d'intérêt du moment et c'est tant mieux car cela détourne les regards de ta personne et t'aide à tenir ton rôle plus facilement. Enfin, jusqu'à ce que Cransac mette encore une fois les pieds dans le plat et te demande.

- Et vous, messire Rochenoire, vous êtes-vous marier par amour ? Par intérêt ? Voire les deux ?

Comment replomber une ambiance en trois questions ? Invitez Cransac et il fera merveille en ce domaine. Te revoilà, du coup, avec tout les regards braqués sur toi. De quoi avoir envie d'étouffer Cransac pour sa bétise grasse. Il est clair que cette fois, tu n'y échappera pas et qu'il va te falloir donner une réponse qui ne trahira pas ta couverture déjà un peu fragilisée. Il y a des jours, comme ça, où on aimerait bien être autre part...

Le jeune Untherite choqua tout le monde avec son bon mot à propos d'Ambre avant que la légèreté de ses paroles ne sautent aux yeux de chacun, et que tous s'esclaffent à la suite de Malefosse. Ne souhaitant pas laisser leur hôte sans réponse, il répondit néanmoins à sa question, toujours avec un sourire en coin :

- J'ai déjà eu affaire à une genasi de feu, mais si elle chauffe le coeur des kobolds - quel manque de goût d'ailleurs - la mienne s'en montrait trop susceptible,dit-il d'un air mystérieux. Il faut parfois savoir prendre le large avant d'être enferré dans un mauvais mariage avec une femme jalouse et castratrice.

En disant cela, il pensait à Ambre, et espérait qu'Astriel, dont la description pouvait malencontreusement correspondre, ne le prendrait pas personnellement. Après tout, il ne le disait pas en la regardant ou la provoquant.
Puis à propos de Sandryl et de sa réponse évasive, il la dévisagea un moment et lui sourit, après tout, elle était encore bien jeune et avait le temps pour tout ça. Il ne résista toutefois pas, hilare :

- Et notre ami Cransac serait visiblement ravi de vous faire femme, belle jouvencelle ! puis s'adressant à Cranssac : Mais ne soyez pas si... utilitariste avec notre chère Mulhorandie, elle n'est pas si repoussante, et dans son style elle vaudrait presque les dames de notre tablée.

Il s'amusait beaucoup de ses piques mouchetées, mais ensuite, il écouta les explications de Drakorian et opina du chef, assez d'accord avec lui, mais se montra toutefois plus sérieux et nuancé :

- Il est important de choisir une épouse qui a du coeur, mais encore faut-il qu'elle ait de l'éducation et sache tenir une maison, et ça, ça ne se trouve pas chez les vendeuses de fleurs.
Et surtout , je suis certain que celle qui touchera votre cœur sera une dame comblée !

Anoukis expliqua son point de vue, et là aussi Astanndar, en gage de bonne foi, l'appuya en partie :

- C'est une approche classique en nos pays. Mais je ne regrette pas la liberté acquise en arrivant en ce pays. D'autant plus que l'on peut trouver ici les meilleurs partis ici. conclut-il.
Il restait la question posée à Rochenoire. Il avait hâte d'entendre la réponse des deux époux, et son regard allait de l'un à l'autre. Il lui était délicat d'intervenir ici, sans passer pour un goujat à la Cranssac !

Dire que Lander se sentait de plus en plus mal à l'aise, pris dans ce jeu de duel verbal moucheté propre à la noblesse, aurait relevé du plus parfait euphémisme tant l'adolescent était à la torture pour feindre le cynisme de ses interlocuteurs. S'efforçant toujours de masquer son embarras par un sourire mystérieux de circonstance, le jeune voleur enfonça un peu le clou pour Astanndar, espérant qu'un nouveau sous-entendu parviendrait à faire comprendre à son ancien "maître" sa réelle identité. Quel dommage que celui-ci ne soit pas au fait du langage, discret et pratique, des voleurs car quelques simples mouvements des doigts auraient été largement suffisants pour délivrer son message.

- Bien fol est le kobold qui fond au contact d'une telle créature. Il doit quand même exister des philtres alchimiques pour se prémunir d'une telle chose...

La conversation venait de glisser, d'enfants hypothétiques, au mariage préfigurant l'arrivée de rejetons. Comme d'habitude, Cransac étalait, sans même s'en apercevoir, sa bêtise et son manque de goût et, s'en aurait été presque risible si le goujat n'avait, une fois de plus, pas mis les pieds dans le plat en remettant son "hôte" sous le feu des projecteurs. Lander eut un léger rire, destiné tant à gagner du temps qu'à évacuer sa gêne, avant de tourner le regard vers son "épouse".

- En personnes naturellement bien nés, nul besoin de chercher un vulgaire intérêt mercantile. La qualité existe déjà et l'amour ne peut que primer. N'êtes-vous pas d'accord, très chère ?

Détourner l'attention vers Astriel ne ferait pas de mal, à se moment de la conversation, mais Lander devait veiller à ne pas croiser le regard de Sandryl qui devait goûter tout le sel de cette déclaration. La complicité que Rochenoire avait avec sa fille risquait fortement de la faire pouffer à l'évocation de l'amour parfait, régnant entre ses parents.

Astanndar, lorsque tu parles d'une génasi de feu chauffant le coeur d'un kobold et de son manque de goût, Anoukis ricane avant de dire.

- Ou une femme fort habile qui sait mener les personnes dont elle pourrait avoir besoin par le bout du nez.

Elle te toise, visiblement satisfaite de constater que tu n'avais pas pensé à cette éventualité. Condescendante, elle ajoute.

- Il faut savoir passer outre les apparences et mettre à jour la véritable personnalité d'une personne plutôt que de la juger trop vite. C'est grâce à des gens comme vous qu'elles peuvent facilement duper et manipuler. Quant à son tempérament jaloux et brûlant, n'est ce pas la particularité de cette race ? Vous ne le saviez pas ?

Sa dernière question fait glousser Cransac qui se délecte de la voir te rabaisser, avec un peu plus de finesse que sur le navire. Astriel lève les yeux au ciel pour montrer le peu d'intérêt qu'elle porte à cette conversation. Elle fait signe aux serviteurs qui s'empressent d'apporter les plats pour commencer le repas. Quand tu mentionnes le fait que Cransac pourrait bien vouloir marier la jeune Sandryl, la jeune fille grimace de dégoût.

- Que les dieux m'en préserve !

Cransac rougit sous l'insulte tandis qu'Astriel, avec un sourire cruel sussurre.

- C'est une possibilité à étudier...

Sandryl lance un regard éffaré à sa mère avant de se tourner vers son père.

- Père, vous ne laisseriez pas faire une chose aussi pitoyable, aussi contre-nature, n'est ce pas ?

Cransac passe du rouge au violet tant cette question le rabaisse. Astriel tape du poing sur la table et fustige sa fille.

- Reprenez-vous, mon enfant, vous insultez notre invité ! Votre attitude est indigne d'une jeune fille bien-née ! Excusez-vous !

Il est vrai que la jeune fille a largement dépasser les bornes en humiliant aussi ouvertement un invité. Si la chose peut rester acceptable quoique que malvenu pour des adultes, c'est totalement déplacé pour une jeune jouvencelle. Cette fois, même Anoukis et Drakorian froncent les sourcils afin de montrer leur désaccord face à ce manque de savoir vivre éhonté.Du coup, ce manque à l'étiquette fait oublier ta réplique concernant Anoukis, qui ne relève même pas. Ta déclaration suivante concernant le fait qu'une bonne épouse se doit d'être bien éduquée afin de savoir tenir son rang et sa maison remporte l'adhésion de Drakorian qui hoche la tête.

- Je suis totalement d'accord avec vous, mon cher. Je ne voyais pas ma future épouse autrement d'ailleurs. Je sais que certains nobles n'hésitent pas à se fourvoyer en épousant des femmes du commun et c'est fort dommage pour le prestige de leur lignée.

Il soupire.

- J'ai entendu parlé d'un noble qui a épousé une courtisane...quelle déchéance. D'ailleurs, cela ne lui a pas porté chance...j'ai ouïe dire qu'il avait eu un accident domestique et qu'il était au plus mal.

Il secoue la tête.

- Il est à espérer que sa lignée s'éteindra avec lui plutôt que de la voir se bâtardiser.

Anoukis approuve d'un hochement de tête et cela ne t'étonne pas car dans son pays, la pureté de la lignée est primordiale.

Lander, la conversation continue et c'est une véritable torture pour toi. Les piques voilés ou non, les nuances du langage te mettent au défi et il est compliqué pour toi de saisir les subtilités de chaque phrase. Tu tentes une nouvelle fois d'orienter la conversation afin de faire comprendre à Astanndar qu'il n'a pas le véritable Rochenoire et tu espères que, cette fois, il comprendra. Face à la bétise de Cransac, tu déploies un trésor de faux-semblants afin de repositionner l'attention de tous sur Astriel. Celle-ci, face à ta déclaration, sourit et approuve.

- Vous avez raison en partie, mon cher époux. La qualité prime...ainsi que l'amour...

Il est clair que la seconde partie de sa phrase sonne faux, ce qui ne l'empêche pas de continuer.

- Mais il est vrai également que ceci est d'abord une affaire d'intérêts autant en ce qui concerne le prestige de la lignée que l'apport que celle-ci amène.

C'est alors que Sandryl se mêle un peu trop de la conversation et dépasse les bornes en insultant délibérément Cransac. Tout les invités sont choqués d'une telle attitude et Astriel, mortifiée de voir sa fille manquer autant à l'étiquette, tape du poing sur la table et, une fois encore, te demande ton aide pour remettre la jeune éffrontée à sa place. Il es clair que ton auditoire s'attend à ce que tu fasses comprendre à la jeune dévergondée combien tu désapprouves ses paroles et son attitude déplacés. La question est : le vrai Rochenoire prendrait-il le parti de sa fille ou au contraire, lui rappellerait-il le B.A. BA du savoir vivre quand on reçoit des invités ? Il va te falloir faire le bon choix... Décidément, il est écrit que, ce jour, tu n'auras pas de soutien pour t'aider à bien jouer ton rôle. A moins qu'Astanndar vienne enfin à ton secours...

De l'avis d'Anoukis, il s'en moquait comme de sa première chemise. Et c'est très sèchement qu'il répondit :

- Vos préjugés vous aveuglent. La sorcière genasi dont on parle ici est peut-être susceptible mais j'ai connu d'autres femmes de toutes races ou conditions qui pouvaient se montrer bien pire.
Regardez-vous, aussi humaine soyez-vous, vous êtes bien plus irascible que ma chère Genasi.

Il finit par hausser les épaules :

- Elle n'est pas faite pour moi, voilà tout. Et pourtant les dieux savent qu'elle est agréable à regarder. Un peu comme vous, en somme.

Un compliment voilé pour la mulhorandie... Il soupira et la conversation dévia d'une manière dramatique sur Sandryl. Aux menaces de sa mère, et en particulier à l'idée de la faire épouser un Cranssac, Astanndar ne put se contenir et dût défendre la jeune impertinente :

- Chère Astriel, vous ne pouvez être sérieuse ? Marier votre fille à ce.. cette fin de race qu'est Cranssac ? Seriez-vous désespérée pour l'envisager ? À moins que vous ne souhaitiez de descendance ?
Un homme pareil ne pourrait transmettre que ses infirmités. Vos filles sont à votre image et méritent le meilleur.
Même pour rire, cette idée est par trop insupportable et insultante.

Il avait été révolté par la manière dont Astriel voyait ses filles et il ne pouvait plus tenir :

- La décence interdit une telle union et je ferai tout pour l'empêcher. Dussé-je leur trouver moi-même un époux convenable.

Il insultait clairement Cranssac mais cela le soulageait et il ne faisait que dire tout le monde pensait tout bas. Défendre la veuve et l'orphelin lui plaisait du moment qu'elle était ravissante.

Enfin la discussion dévia sur Ellyssandre et il rétorqua seulement d'un air mystérieux :

- Un frère ou un père peut vouloir tuer sa raison d'être... Il ne faut pas toujours accuser une parvenue...

Décidément, Lander ne se ferait jamais à ce genre de dîner où les piques verbales tuaient plus surement que la plus acérée des dagues. Les loisirs et les plaisirs de la noblesse restaient vraiment très déroutants pour un gamin élevé dans la rue. Heureusement d'ailleurs que l'adolescent portait ce bandeau de déguisement, ce dernier permettant de masquer la rougeur que ne manquait pas d'avoir prise son visage.

Puisqu'il fallait, manifestement se montrer odieux et insultant, Lander esquissa de nouveau un sourire avant de tancer, fort légèrement d'ailleurs, sa fille :

- Voyons, Sandryl, tu sais bien que tu devrais prendre exemple sur ta mère pour ce qui est de la bienséance à avoir en société, son intérêt semblant souvent primer sur toute autre considération.

Secouant la tête d'un air las, le jeune voleur se mit debout.

- Je vois que je ne suis pas l'hôte idéal ce soir, veuillez m'en excuser. Les derniers événements m'ont assez secoués, je dois le reconnaître et je vous demande de me pardonner mais je vais me retirer. Pas d'inquiétudes, vous êtes entre de bonnes mains, ma chère épouse saura pallier à mon absence.

Lander estimait qu'il avait fait gagner assez de temps à ses complices. En ce moment, ces derniers devaient d'ailleurs se prélasser chez Droog et attendre son retour. Il était donc temps pour lui de tirer sa révérence. Les rouquins étaient-ils restés en arrière pour assurer sa sécurité ? Au fond de lui, le chef de l'Essaim l'espérait car il se sentait vraiment épuisé après cette journée chargée en émotions.

Astanndar, ta pique envers Anoukis la fait réagir, evidemment. Elle se crispe avant de répliquer.

- Mieux vaut savoir piquer que d'être une larve !

Satisfaite de sa réponse pourtant assez médiocre, elle sourit, contente d'elle-même. Ah la vanité des mulhorandis...Elle cligne des yeux, surprise, lorsque tu dis la trouver agréable à regarder mais, très vite, la méfiance refait surface et elle te lance un regard en coin, persuadée que ta flatterie cache en fait une perfidie. Elle hausse les épaules et, dans le doute, préfère ne pas répondre. Après tout, peut-être est ce un vrai compliment. Tes paroles suivantes font bondir Cransac qui se lève, pose les mains sur la table avant de te répondre.

- Messire, je ne vous permet pas. Vous ai-je traîter de façon aussi dégradante ? On ne connait donc pas la bienséance chez votre peuple ? C'est intolérable !

Tout en disant sa dernière phrase, il dévie son regard pour venir fixer Astriel. La semi-elfe, qui n'a pas du tout aimée que tu remettes sa décision en cause de cette façon et que tu déclares vouloir trouver toi-même des époux à ses filles, pince les lèvres de colère contenue. Elle s'exprime avec froideur en te fusillant du regard.

- Messire, je ne peux tolérer que l'on insulte à ce point l'un de mes invités dans ma demeure. Je vous demanderais donc soit de vous excusez sur le champ, soit de quitter la table immédiatement !

Houlà, la dame semble en effet très en colère. Il faut dire qu'entre son époux qui l'a rabroué quelques instants avant et toi, cela fait beaucoup pour la même soirée. Et en guise de cerise sur le gâteau, tu prends en plus la défense d'Ellyssandre, et ça, tu le vois bien, c'est une chose qu'elle ne peut supporter. Bizarrement, Rochenoire, ne relève pas ton "effronterie" et quitte la pièce, visiblement éprouvé.

Lander, ta remontrance très molle vis à vis de "ta fille" irrite au plus haut point Astriel qui serre les poings de contrariété. Comble de malchance...ou peut-être bien de chance...Voilà qu'Astanndar s'y met aussi en accusant la dame de la maison d'aller trop loin dans ses paroles. Cela fait réagir Cransac qui se lève, prêt à défendre son honneur...ou pas ! Non, le lâche préfère s'en remettre à Astriel pour le défendre, ce qu'elle ne manque pas de faire. Ses joutes verbales tombent à pic pour t'aider à accréditer ton excuse de fatigue et pour prendre la poudre d'escampette, l'air de rien. Tout à sa colère contre Astanndar, elle se focalise sur lui et prend juste le temps de te dire.

- En effet, la fatigue vous terrasse, mon ami, mieux vaut me laisser gérer la soirée. Allez prendre du repos...

Avec un petit geste dédaigneux en guise de salut, elle reste fixée sur le noble Unthérite tandis qu'un serviteur, te voyant te lever, s'empresse de t'ouvrir la porte pour te laisser sortir de la pièce. Quel soulagement, une fois dans le couloir, que de ne plus être dans cette pièce. Le code de conduite de la noblesse t'es par trop étranger et le peu de temps passé en leur compagnie t'a épuisé. Le couloir est vide mais quelques mètres plus loin, tu entends un "psstt" et tu vois Tékka et Tily sortir d'un renfoncement de porte. Aussitôt, Tekka te chuchote.

- On t'attendais. Allez viens, on rentre à l'échoppe de messire Droog.

Tily regarde la porte de la salle à manger et te demande, à voix basse.

- Et le noble ? Il reste là tout seul ou on l'attend ?

Astanndar haussa les sourcils, de surprise, lorsque Cranssac monta sur ses grands chevaux et bondit sur ses pieds.
Oh bien sûr qu'il y avait été fort. Mais il ne s'attendait pas à un tel sursaut d'orgueil.
Rochelander se sentait mal et il préféra s'effacer et prendre la poudre d'escampette, avec l'aimable autorisation de sa succube d'épouse.

Cette dernière, en grande négociatrice, proposa finalement un dilemme et Astanndar y répondit avec tout le panache qu'il espérait avoir.
D'abord, il observa chacun tour à tour.
Puis, il prit le temps de finir sa coupe bien tranquillement.
Enfin, il se leva et expliqua trop calmement :

- je ne m'excuserai pas pour avoir dit ce que je pense, pensée partagée par tous, à propos de votre invité. Il a beau avoir hérité quelques titres et richesses, c'est à ses ancêtres et non ses actes qu'il les doit. Et de ce que j'ai vu ces derniers temps, il n'est pas digne de nous. Mais soit, je vous remercie pour l'accueil fait et vous assure de mon amitié éternelle, en dépit de nos quelques désaccords.

Astanndar quitta la table et salua gracieusement les dames présentes et son ami Malefosse, ignorant Cranssac :

- Au plaisir de vous revoir prochainement. Peut-être pour un duel, qui sait ?

Et il s'éloignerait par la même porte que Lander.

Ouf, finalement, Lander avait rencontré moins de difficultés qu'il ne l'avait craint pour réussir à quitter ce repas, trop pesant pour ses nerfs. Et, cerise sur le gâteau, ses jeunes complices étaient restés là à l'attendre. Avec un sentiment de gratitude devant une telle fidélité, l'adolescent eut un grand sourire en acquiesçant vivement à l'indication de Tékka.

- Merci d'être encore là, les gars, murmura-t-il. Ça me rassure vraiment de vous savoir là, à couvrir mes arrières. On a attendre quelques secondes, histoire de voir si messire Astanndar me suit et on file chez messire Droog.

La porte s'ouvrant quelques secondes plus tard sur le noble éconduit rassura le jeune voleur qui; toujours sous les traits de Rochenoire, adressa un clin d'œil discret à son "maître".

- Ah, messire Astanndar, s'exclama-t-il pour donner le change au cas où un éventuel témoin se trouve dans les parage. Je vois que ma tendre "épouse" vous a également chassé. Veuillez nous en excuser et permettez-moi de vous raccompagner.

S'approchant de lui, Lander profita de la distance réduite pour murmurer très vite.

- Bon, on file chez messire Droog. J'pense qu'l'es autres, ils ont eu assez d'temps pour s'barrer. Les rouquins nous couvrent et nous rejoignent.

Il était vraiment temps de quitter cet hôtel particulier pour reprendre des forces. Lander se sentait à bout de nerfs et avait vraiment besoin de repos. Mine de rien, il était également pressé de retrouver définitivement sa véritable apparence, tant ces identités multiples commençaient à la peser. Mais, pour celà, il lui faudrait attendre le lendemain et espérer que le prêtre félon tienne sa parole...

Lander, devant tes remerciements, Tékka et Tily te sourient, touchés. Tékka hausse les épaules et te répond.

- Bah, c'est normal, on est là pour s'entraider. Si tu peux pas compter sur nous, sur qui le pourrais-tu, hein ?

Tily acquiesce, tout à fait d'accord avec ce que vient de dire son frère. Tous les deux t'approuvent quand tu expliques vouloir attendre quelques secondes pour voir si Astanndar va arriver ou pas. Ton intuition est bonne car à peine quelques instants après toi, la porte s'ouvre et se referme sur lui. Pour reter vigilant, au cas où on vous observerait, tu donnes le change tandis que Tékka et Tily se reculent dans le renfoncement d'une porte. Quand tu proposes de raccompagner Astanndar jusqu'à la porte d'entrée, Tékka signe pour te dire que lui et Tily vont vous suivre discrétement pour assurer vos arrières.

Heureusement que tu as un bon sens de l'orientation pour retrouver le chemin qui mène jusqu'à l'entrée de vaste et tentaculaire demeure des Rochenoire. En chemin vous croisez des domestiques qui s'empressent de disparaitre dans un couloir ou se fige, se colle au mur en baissant les yeux. Cette habitude qu'ils ont envers leur vrai maître t'arrange bien et te permet, ainsi qu'à "ton invité", de passer sans encombre. Arrivés à l'entrée, tu ouvres et tu sors en même temps qu'Astanndar.

Astanndar, lorsque tu révèles avoir dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas concernant Cransac, Drakorian sourit et hoche la tête mais sans rien ajouter. Tu comprends que, s'il est d'accord avec toi sur le fait de ne pas avoir une bonne opinion de ce noble, la bienséance l'empêche d'en dire d'avantage en étant invité chez autrui. Chez lui ou à l'extérieur, les choses auraient été bien différentes, tu n'en doutes pas. Malgré sa grogne contre toi, Astriel ne te laisse pas sortir avant d'avoir ajouté.

- Vous serez, bien entendu, le bienvenu à nouveau, pour peu que vous respectiez mes invités, messire Es Termein. La bonne journée à vous !

Le ton reste un peu froid mais les paroles te disent que la maîtresse de maison n'est pas disposée à perdre son amant à cause d'un simple petit désaccord. Drakorian, quant à lui, te sourit à nouveau en te disant.

- A bientôt, mon cher.

Même Anoukis a un bred sourire et te répond.

- Je suis toujours disponible pour un bon petit duel.

Une fois sorti, tu te retrouve devant Rochenoire et les deux gamins roux. Lorsque Rochenoire s'approche de toi et commence à parler à la façon de Lander, tu es rassuré sur la personne que tu as près de toi. L'adolescent métamorphosé te propose de vous rendre à l'échoppe de Droog pour y attendre les autres. Les deux gamins, cachés dans les renfoncements des portes, sont invisbles pour le moment. Mais tu te doute qu'ils doivent vous suivre de près.

C'est fâché avec Cranssac mais apprécié par les autres qu'il disparut. Il ne put s'empêcher un dernier regard en arrière, avec un sourire aux lèvres et cette déclaration :

- Nos prochaines rencontres seront sportives !

Il rejoint ensuite Rochelander, et le suivit dans les méandres du manoir jusqu'à l'air libre. Il demanda simplement à mi-voix :

- Ils sont tous chez le kobold ? Avec... La cible ? Et Ambre va bien ?

Astanndar, dans la ruelle, tandis que vous vous éloignez de la demeure des Rochenoire, Tékka répond à tes questions.

- Oui, on doit tous se retrouver à l'échoppe de messire Droog.

Tily secoue la tête concernant la "cible".

- Non, ils ont été au tribunal pour livrer Rochenoire au juge Ébenézer Malorian.

Tékka reprend la main en hochant la tête.

- Oui, dame Ambre va bien, ne vous inquiétez pas. Elle accompagne messires Jehans, Groigniar, Droog et le père Redwynn ainsi que dame Gäyana et Talia.

Après quelques mètres parcourus dans la rue pour s'éloigner de la demeure de Rochenoire, Lander s'empressa rapidement de changer de nouveau d'apparence pour abandonner celle du noble, trop reconnaissable, surtout si proche de chez lui, pour retrouver celle qui lui avait été attribué, provisoirement, l'espérait-il, par l'elfe aquatique rencontré de façon si opportune. L'adolescent aurait largement préféré retrouver ses vrais traits mais, ses connaissances magiques restant encore très rudimentaire, il préférait ne pas solliciter, plus que nécessaire, son bandeau de déguisement.

- Au tribunal ? murmura, un brin étonné, le jeune voleur. Pourquoi pas, après tout. Si le juge est disponible, on gagnera du temps et on se débarrasse d'un fardeau encombrant. Par contre, moi, j'passe mon tour et j'vais chez messire Droog. J'ai besoin d'souffler un peu et, en plus, j'voudrais bien r'trouver ma bonne tête avant d'faire autr' chose.

Pouffant de rire en grimaçant comiquement à l'intention des rouquins, Lander poursuivit :

- C'est pas qu'j'ai une sale gueule comme ça, mais j'préfère quand même la vrai. Non ? Vous en pensez quoi ? Bon, j'espère que l'père Redwynn ne m'a pas mener en bateau et qu'il pourra vraiment m'débarrasser d'la malédiction.

Après la regard circulaire pour s'assurer que la voie était toujours dégagée, le garçon esquissa quelques pas en direction de l'échoppe d'alchimie avant de se tuner vers Astanndar.

- Vous v'nez avec nous ou vous avez un truc à faire avant ?

On ne savait jamais avec les nobles. Ils avaient toujours cent choses inutiles à faire avant d'aller à l'essentiel...

(hrp : je laisse Astanndar te répondre avant de poursuivre. Wink

)

Astanndar haussa les épaules avant de répondre :

- Je viens aussi, je ne voudrais pas que mon valet se noie à nouveau. Et il faut parfois savoir faire patienter les femmes.

Lander, tout comme toi l'idée d'aller au tribunal n'enchante pas du tout Tékka et Tily...une aversion bien naturelle au vu de votre mode de vie à tous les trois. Face à ta quetion, tu vois l'oeil de Tékka pétiller et tu sais d'avance qu'il va dire une bétise. Cela ne manque pas...

- Bahh à tout prendre, mieux vaut avoir une tête de caniche plutôt qu'une tête avec les cheveux en pétard !

Il pouffe de rire avant de reprendre son sérieux.

- Sans blague, je préfère aussi ta tête normale. J'aime pas celle-là, ça fait trop...fils à papa prout prout.

Se rendant soudain compte que sa réplique concerne les nobles et qu'il y en a un juste à côté, il se mordille les lèvres avant d'ajouter.

- Sauf votre respect, messire Es Termein.

Il fait une petite révérence qui montre bien qu'au-delà de ses excuses, le gamin garde une pointe d'impertinence. Tily sourit, amusée, mais ne dit rien à ce propos. Par contre, elle réplique sur le sujet du père Redwynn.

- Je ne me fierais pas trop à cet homme, si j'étais toi. Je le pense suffisamment fourbe pour t'avoir fait miroiter son aide afin que tu le protège contre messire Jehans.

Elle hausse les épaules.

- Mais bon, je peux me tromper...

Astanndar, répondant à la question de Lander, tu dis ton intention d'aller également à l'échoppe de Droog.

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Le petit Tekka n'en démordait pas de ses grandes leçons d'humanisme et il avait choisi le mauvais camp. Il leva les yeux au ciel, vilipendant la jeunesse ignorante. Il appela sa soeur à le rejoindre et se détournait de lui, et elle le suivit à contre-coeur. Il n'ajouta rien mais hocha simplement la tête à l'attention de la jeunette en guise d'au revoir. Il n'était pas nécessaire de la retenir ni de la mettre en porte-à-faux, et puis son affection était reportée sur son autre projet.

Ambre lui souhaita aussi la bonne soirée, d'un ton qu'il prit pour de la déception. Mais il était préférable pour tous qu'il les laisse, sa présence n'apportant que trop de conflit à cet instant.

- Au plaisir, chère Ambre... Le plaisir de nous retrouver demain n'en sera que plus grand.

Et sous l'oeil d'un faucon perché sur un toit, il disparut dans la rue, direction la demeure des Bellegarde. Sortant de chez les Rochenoire, il était correctement apprêté et cette balade au soir serait excellente pour se changer les idées. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'aucun malandrin ne viendrait s'interposer comme la dernière fois. Tout à sa joie de revoir l'esprit vif, le regard espiègle, la frimousse souriante et la lourde chevelure brune de Sandryl, il avançait d'un bon pas, s'imaginant le plaisir qu'elle aurait de le revoir, en particulier suite à son cadeau et courrier de la veille.

Après tout, quel fou oserait se mettre en travers du chemin d'un amoureux ?

Cette fois, Tymora te sourit car tu ne rencontre aucun malfaiteur qui aurait pu te faire perdre ton temps. Arrivé à la demeure des Bellegarde, tu es amené dans un salon où se trouve Sandryl...les yeux rougis et l'air bien malheureuse. En te voyant, toutefois, son visage s'éclaire et elle s'exclame.

- Astanndar, Tymora soit louée, vous arrivez au bon moment pour me remonter le moral.

Elle fait une grimace et poursuit.

- Je viens d'avoir une dispute avec mes parents...

Elle pousse un gros soupir à fendre l'âme.

- Mon cher père n'a ps trouvé mieux à faire que de vouloir me marier au sire Rorinn De La Houssaye, un noble de la cité qui a 45 ans...un vieillard !?!

Elle secoue la tête.

- Il est propriétaire de plusieurs carrières de marbre, de mines d'or et d'une jolie petite mine d'émeraude. Des atouts qui ne peuvent que séduire mes parents. Il est le seul héritier de ses parents qui sont décédés il y a quelques dizaines à peine et n'a aucune famille qui pourrait venir lui disputer une part d'héritage. Bref, le parti parfait pour messire Dorion et Dame Isabeau. En plus, les De La Houssaye sont une vieille famille qui est originaire du Téthyr...une lignée prestigieuse.

Elle te regarde, éperdue.

- Que vais-je devenir ?

Elle ne peut se retenir, plonge son jolie minois dans ses mains et fond en larmes. Diantre, tu ne t'attendais pas du tout à arriver en plein drame familial et voir Sandryl si bouleversée à de quoi chambouler le plus dur des coeurs.

S'il était ravi de retrouver Sandryl, sa joie fit vite place à l'inquiétude. Il n'imaginait pas qu'elle puisse être triste. Il la prit dans ses bras pour écouter ses explications et la cause de son malheur. A sa question finale, il répondit naturellement et assuré :

- Si vous m'aimez, acceptez de m'épouser ! Je ne suis pas aussi riche que de la Houssaye, mais bien plus épris que lui. Je me doute que ce ne sont pas des arguments pour vos parents mais vos aînés ont déjà été bien mariés..

Ce n'était pas la demande la plus romantique mais elle avait le mérite d'être sincère. s'il ne lâchait pas ses mains délicates, il s'était légèrement détaché de demoiselle pour observer sa réaction.

Ta réponse fait se redresser Sandryl qui te fixe pour savoir si tu te moques d'elle ou si tu es sérieux. Voyant que tu es sincère, elle écarquille les yeux de surprise.

- Vous, vous êtes épris de moi ? Mais...nous nous connaissons à peine. Vous accepteriez de lier votre vie à la mienne ?

Tu vois défiler des émotions contradictoires sur le visage de la damoiselle. Inquiétude, espoir, trouble, méfiance, joie...il est clair que Sandryl est en train d'évaluer ta proposition. Enfin, le calme revient sur ses traits et son regard plonge dans le tien tandis qu'elle te dit.

- Astanndar, je veux être parfaitement sincère avec vous car je crois que c'est le ciment d'une bonne entente et d'une vie saine pour un couple. Je ne peux pas vous dire que je vous aime car je vous connait si peu...

Elle prend tes mains dans les siennes tout en continuant.

- Mais il est clair que vous me plaisez beaucoup et que nous nous entendons plutôt bien. Vous m'attirez énormément et je pense que notre union serait heureuse. Je vous estime trop pour vous laissez vous engagez sans y avoir calmement réfléchi.

Elle éssuie les larmes qui continuent, malgré elle, à couler sur ses joues.

- Je sais ma situation désespérée mais je ne me pardonnerais pas de vous enfermer dans un mariage que vous ne souhaitez pas réellement.

Elle ajoute.

- Vous épousez serait un plaisir pour moi, ne vous y trompez pas, mais je veux que vous soyez sûr de vous.

Sa main caresse ton visage et ses yeux te montrent qu'elle pense sincérement ce qu'elle vient de te dire. Elle attend ta réponse, aussi sérieuse qu'elle le peut avec son petit minois triste et ses yeux pleins de larmes.

Astanndar dévorait la jeune fille des yeux, un sourire heureux aux lèvres. Étrangement, il appréciait ses doutes et ses explications, alors qu'il attendait qu'elle accepte sans réfléchir.
A son interrogation finale, il lui répondit, tout sourire mais déterminé :

- je vous aime et souhaite votre bonheur. Acceptez-vous de m'épouser ? Pour une vie d'amour et de plaisir, de respect et de liberté ?

Il aimait la sincérité, la bienveillance et l'ouverture d'esprit de la jolie demoiselle à l'esprit vif et espiègle. Il plongeait son regard dans les grands yeux clairs de la belle, ses mains serrant les siennes et n'osant rien ajouter de peur de briser l'instant. Et les dieux savent combien il aurait souhaité en rajouter pour la rassurer sur ses sentiments, ses attentes et espoirs... Ou juste pour lui signifier qu'il ne se vexerait pas si elle refusait son offre.
Non, la question était claire, elle attendait une réponse à la mesure.

Les yeux brillants, Sandryl hoche lentement la tête avant de dire dans un souffle.

- Oui, messire Astanndar Es Termein, j'accepte de vous épousez.

Elle sourit et son visage s'illumine de soulagement. Elle se penche vers toi et t'embrasse fougueusement au moment même où la porte du salon s'ouvre sur une femme qui lui ressemble braucoup en plus âgée. La nouvelle arrivante, pose sa main sur sa poitrine tout en poussant un cri de surprise mêlée de colère.

- Sandryl, par tous les dieux, mais que faites-vous ?!?

Elle fronce les sourcils et te désigne d'un mouvement du menton.

- Et qui est ce jeune homme ?

La dame, vraissemblablement Isabeau, la mère de Sandryl te fixe, mi-irritée, mi-curieuse. Ta tenue des plus nobles ne lui a pas échappé et elle attend que tu te présente.

Un mélange de joie, d'amour et de soulagement l'envahirent lorsqu'elle accepta après une attente bien trop longue. Il répondit à son baiser avec tout le désir qu'il avait pour sa fiancée, jusqu'à ce que la porte s'ouvre et les interrompit pour laisser apparaître belle-maman.

Il n'abandonna les lèvres de Sandryl qu'à regret. Ce baiser lui avait fait oublié tous ses soucis, et le voilà qu'un nouveau arrivait. Après avoir rabroué sa fille, elle s'enquit de sa présence, et Astanndar répondit, tout sourire et plein de confiance :

- Dame Bellegarde, Je suis Astanndar d'Estremine d'Unther. Et je n'ai pas respecté les traditions, mais je suis venu demander la main de votre fille, qui en échange de son coeur bénéficiera de toute mon affection et protection.

Il se refusait à lâcher sa belle, restant collé à elle. Il était aussi sincère qu'ému.

Le regard furibond de "belle-maman" se fait plus acéré tandis qu'elle plisse les yeux. Elle étudie l'énergumène, certes plutôt bien vêtu mais tout de même impertinent, qui ose demander la main de sa fille de façon si cavalière. Elle hésite une seconde entre le rire face à cette absurdité incongrue ou la colère avant d'opter pour un juste milieu.

- Et vous croyez qu'il vous suffit de venir ainsi et de vous conduire avec ma fille comme le ferait un poissonnier avec une fille de petite vertue pour que j'accepte votre demande ?

Le regard méprisant qu'elle te lance révèle combien elle désaprouve ta façon de faire.

- Ma fille est d'une lignée noble et c'est bien regrettable qu'elle l'ai oublié aussi facilement.

Sous le reproche, Sandryl rougit vivement avant de se détacher de toi, penaude. Ce simple petit geste suffit à apaiser un peu sa mère qui hoche la tête et poursuit.

- Bien, le fait que vous soyez conscient d'avoir enfrain la tradition prouve que vous la connaissez...ce qui est donc d'autant plus impardonnable. Mais commençons par ce que vous auriez dû faire dans les règles de l'art. Quelle est votre lignée, messire Astanndar d'Estremine d'Unther ? Etes-vous noble ? Quels sont les richesses de votre famille ? Avez-vous des frères ? Des soeurs ?

Sandryl s'insurge face à cet interrgatoire.

- Mère !

Isabeau hausse un sourcil.

- Quoi, mon enfant ? Vous laissez cet homme que vous recevez dans notre demeure vous traiter comme une fille du commun et vous voudriez que je laisse faire ?

Elle penche la tête de côté.

- Peut-être souhaitez-vous être déshéritée et vivre comme le font les petites gens ? Hmm ?

Sandryl, mouchée, baisse la tête avant de marmonner.

- Non, bien sûr que non.

Isabeau hoche la tête.

- Bien, dans ce cas, laissez donc ce jeune homme rectifier la pitoyable première impression qu'il m'a faite, je vous prie. Peut-être ainsi pourrais-je envisager de le faire se présenter devant votre père sans que celui-ci ne le jette dehors comme un malpropre.

Elle fixe son regard sévère sur toi à nouveau

- Je vous laisse une chance de vous amender, messire d'Estremine, ne la ratez pas car vous n'en aurez pas d'autre !

Malgré la dureté du ton, le fait qu'elle te laisse tout de même une possibilité de te présentez comme il se doit pour demander la main de sa fille prouve qu'elle tient compte de l'avis de sa fille. Si cela n'avait pas été le cas, tu aurais déjà été mis dehors avec perte et fracas. Sandryl te lance un regard d'encouragement afin que tu puisses radoucir la colère indignée de sa génétrice...

Astanndar écouta avec attention les remontrances de dame Isabeau, son regard oscillant de sa douce fiancée à sa future belle mère.
A sa grande surprise, Sandryl prenait très sérieusement le sermon et les menaces de sa mère, au point qu'elle se détacha de lui.
Avant sa réponse, il passa son bras autour des épaules de Sandryl, autant pour lui témoigner son soutien que pour faire front commun :

- Ma dame, si votre fille était n'importe qui, je ne m'y serais pas intéressé. C'est parce qu'elle est courageuse, intelligente et vive d'esprit qu'elle m'a plu. Je ne doute pas que ses qualités lui viennent de sa mère qui lui ressemble tant, en témoignent votre élégance et vos manières.

Peut-être que quelques compliments adouciraient le caractère de la mère, en premier lieu... Avant d'enchaîner :

- Si vous craignez pour votre or ou votre honneur, rassurez-vous. J'ai l'un et l'autre. Que vous déshéritiez Sandryl n'a aucune incidence sur ma demande.
Ma lignée est ancienne en Unther et nos terres fécondes. Quant à moi, je pourvois à mes besoins par mes talents.

Il se tourna vers Sandryl et se noyant dans ses yeux turquoises :
- Votre fille n'est pas un trophée ou un moyen d'arriver à mes fins. J'ai juste eu la chance de la croiser, et Isis aura fait le reste.

Il se tourna de nouveau vers Isabeau et demanda gravement :
- Avec votre permission, noble Dame, je souhaite demander la main de votre fille Sandryl.

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