Astanndar (Partie roleplay).

Il n'y a pas de mal à se faire du bien. Et le jeune homme avait confiance en la sagesse populaire. Il apprécia l'appartement d'un coup d'oeil avant de se laisser conduire jusqu'à une liqueur. Il vida la douceur d'un trait avant de profiter du moment...

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes...décidément l'expression vient de se vérifier, une fois encore. Après ce petit intermède fort agréable et un brin de toilette, vous ressortez de l'appartement de Mérédith. La clerc de notaire te conduit jusqu'au temple d'Oghma avant de se tourner vers toi. Elle t'invite à passer devant elle afin d'aller parler au prêtre de l'entrée du temple. Ce dernier, assis dans un fauteuil en osier, a autour de lui une dizaine de bambins qui l'écoutent avec attention. Le prêtre, un homme d'une cinquantaine d'années, chauve, le regard bleu et les sourcils gris, bien en chair, est en train de raconter des légendes locales de la mer. Lorsqu'il vous voit approcher, il s'interrompt un instant pour vous saluez.

- La bonne rencontre, messire et dame, puis-je vous aidez ?

Certains enfants vous étudient de leurs regards pleins de curiosité tandis que les autres vous lancent des regards de reproches pour avoir interrompu l'histoire racontée en cours.

Comme quoi il ne fallait pas juger un livre à sa couverture. La vieille savait y faire et il ne s'interdisait nullement de la revoir...

Après donc un moment plaisant, il redevint professionnel et comme promis se rendit au temple d'Oghma.

Un autre cours se déroulait sous ses yeux mais il n'en était pas l'élève cette fois. D'ailleurs il se montrait bien plus frois avec sa clerc, comme si le monde obligeait à une restauration des classes sociales. Puis il balaya les enfants du regard avant d'expliquer la raison de sa venue :

- Sieur Valdoré, il semble que vous soyez l'un des protagoniste d'une histoire de gros sous et de mort. J'aurais donc besoin de vous entendre.

Les enfants restent bouche bée en t'entendant parler d'une histoire de gros sous et de mort. Le prêtre, lui, fronce les sourcils, pince les lèvres, visiblement contrarié, et te lance un regard de reproche. Il lève la main pour t'inviter à ne pas en dire plus.

- Messire, il y a des enfants ici et certaines paroles peuvent les choquer et les effrayer. Je vous demanderais donc de ne rien ajouter et de bien vouloir me suivre.

Se tournant vers les enfants, il affiche un sourire rassurant et un visage bienveillant avant de leur parler d'une voix douce.

- N'ayez pas peur les enfants, tout va bien. Je vais appeler le père Anton qui va vous raconter la fin de l'histoire...je reviens dès que possible. A tout à l'heure.

Lorsqu'il tourne le dos aux enfants, il reprend un visage sévère et sa voix devient sèche et autoritaire. Il t'invite à le suivre à l'intérieur du temple. Mérédith te suit mais reste deux pas derrière toi. Le prêtre te fait entrer dans son bureau et te montre, à toi et à ton accompagnatrice, des sièges. Il s'installe lui-même avant de reprendre la parole.

- La bonne rencontre messire qui n'a pas eu la plus élémentaire des politesses en se présentant à moi. Je suis le père Olivoros Têtechauve, prêtre d'Oghma et le supérieur du père Miraï Valdoré. Puis-je savoir votre nom et avoir quelques explications concernant cette affaire de "gros sous et de mort" dont vous avez parlez ?

Prévenant ta demande, il tire sur un corde et quelques instants plus tard, un jeune prêtre d'une vingtaine d'années avec d'impressionnantes dents rappelant la dentition d'un lapin, ouvre la porte, vous salue avant de demander.

- Oui, mon père ?

Olivoros sourit aimablement au nouvel arrivant.

- Frère Liras, pourriez-vous aller me chercher le père Miraï, je vous prie ?

Le jeune homme acquiesce.

- J'y vais de ce pas, mon père.

La porte se referme et le père Oivoros te fixe, son regard redevenant sévère.

- Le père Miraï ne va pas tarder, alors, de quoi s'agit-il, je vous prie ?

Astanndar s'amusait de la remarque à propos de la sensibilité des lardons qui écoutaient religieusement les élucubrations du prêtre.

- Que voulez-vous, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, rétorqua-t-il, faussement désolé.

Puis ils suivirent le prêtre jusqu'à ce que ce dernier leur explique qu'il n'était pas Valdoré et admette qu'il ne reconnaissait pas l'un des meilleurs bretteurs de l'île. Ce dernier en soupira de dépit avant d'expliquer qui il était et pourquoi il venait ici :

- N'avez-vous jamais entendu parler du Tueur de Mages, Astanndar d'Estremine de l'Empire d'Unther ? Ne sont-ce pas vos gens qui nous infligent vos sortilèges de vérité dans les salles d'interrogatoire de la garde ? Il secoue la tête lentement, avant de reprendre : he bien vous avez l'honneur de l'avoir devant vous, mais dans le cadre d'une enquête impliquant notamment Miraï Valdoré.

Il présente ensuite sa suivante, posant quelques longs instants sa main sur la cuisse de la volage, petit sourire aux lèvres :
- Dame Meredith, clerc du notaire Plumacier, m'assiste dans mon entreprise et vous assurera de l'importance de ma quête.

Il marqua un silence en attendant le père Miraï, balayant la salle du regard, avant de finir par poser de nouveau ses yeux sur Oivoros :
- Mais peut-être pourriez-vous me renseigner rapidement sur l'objet de mon attention... S'il parle de sa famille, de son oncle et sa femme, ou de ses problèmes d'argent ? Cela fait longtemps qu'il officie avec vous ?

Le problème dans ce genre d'histoire, c'est qu'on devient trop suspicieux.

Le père Olivoros hausse un sourcil lorsque tu te présente à lui. Il hausse les épaules et secoue la tête.

- Non, votre nom ne me dit rien du tout.

Ne s'arrêtant pas sur le sujet de ton patronyme qu'il juge visiblement sans intérêt, il fronce les sourcils quand tu l'informes d'une enquête que tu es en train de mener.

- Une enquête dites-vous ? Une enquête sur une affaire de gros sous et de mort si je peux vous citez ? Et le père Miraï aurait à voir la dedans ?

A voir le scepticisme qu'il affiche, il est clair qu'il ne peut croire à ce que son collègue en religion soit mêlé de près ou de loin à une telle affaire. Quand tu prends comme témoin Mérédith, tu vois le père Olivoros hocher la tête en la regardant et tu comprends qu'ils se connaissent déjà.

- Si dame Mérédith se porte garante pour vous...

Mérédith acquiesce aussitôt.

- Je me porte garante, mon père, vous pouvez avoir toute confiance dans le seigneur d'Estremine.

Rassuré par la clerc de notaire, le prêtre tente de son mieux de t'apporter son aide.

- Le père Miraï parle peu de sa famille, vous savez ? Je le sais orphelin de ses parents et en mauvais terme avec son frère, Bronn. Il faut dire qu'ils ont tous deux des caractères fort différents. Le père Miraï est un homme bon, honnête et droit...ce que n'est pas franchement son frère.

Il se mordille la lèvre et prend un air un peu coupable.

- Je ne devrais pas médire ainsi, je le sais, mais il y a certaines rumeurs à son sujet qui ne sont pas des plus flatteuses. Miraï a un très grand respect et beaucoup d'amour pour son oncle qui les a recueilli, lui et son frère, à la mort de leurs parents. Il faut dire que messire Valdoré leur a prodigué une bonne éducation et les a aider à se réaliser dans la vie. Il a offert son navire à son neveu Bronn et a payer les études théologiques du père Miraï. Une bonne âme que cet homme, puisse les dieux lui donner une vie longue et heureuse.

Vu les propos qu'il tient, le père Olivoros ne semble pas au courant de l'état de santé de Huguar Valdoré. Il hausse un sourcil interloqué quand tu lui parles des problèmes d'argent de Miraï.

- Des problèmes d'argent ? Quels problèmes d'argent ? Je ne comprend pas...

Tu en es là de ton entretien avec le prêtre quand la porte s'ouvre sur un homme d'une trentaine d'années passées. Il possède une chevelure courte châtain et des yeux noisettes. Il vous salue dès son entrée.

- La bonne rencontre, messire et dame...

Se tournant vers son collègue.

- Père Olivoros, vous m'avez fait mander ?

Le père opine du chef avant de vous présentez.

- Oui, voici dame Mérédith, clerc du notaire Plumacier et le seigneur Astanndar d'Estremine. Ils sont ici dans le cadre d'une enquête qui semble avoir un lien avec vous.

Le père Miraï hausse un sourcil étonné.

- Un lien avec moi, dites-vous ?

Il cligne des yeux, visiblement surpris, avant de vous regardez, toi et Mérédith d'un air de totale incompréhension. Le père Olivoros, ne lui laisse pas le temps de dire autre chose, il se lève et déclare.

- Je vais vous laissez à votre entretien, messires et dame, mais je reste à votre disposition si vous avez besoin de moi.

Il vous sourit et sort, vous laissant seuls dans la pièce. Mérédith te fixe d'un air interrogateur. Elle ne dit rien mais son attitude te montre qu'elle est prête, elle-aussi, à quitter la pièce si tel est ton désir. Le père Miraï prend la place de son collègue, derrière le bureau, et te sourit.

- Je suis très surpris d'être lié à une enquête, quelle qu'elle soit, mais je répondrais de mon mieux à vos questions, messire d'Estremine.

Il t'invite d'un geste à parler.

- Je vous écoute...

Astanndar fronçait les sourcils lorsqu'il s'avéra qu'en dépit de tous ses exploits et services rendus pour cette île, il était moins reconnu qu'une simple clerc de notaire. A croire que ses talents lui ouvraient bien plus de portes qu'il ne l'imaginait.
Il se contenta finalement de lever les yeux au ciel en persiflant pour montrer son agacement.

Mais il savoura l'instant d'après lorsque le prêtre lui confia ce qu'il savait. Il était rare d'entendre un prêtre en confession, et c'était là un plaisir de fin gourmet. Malheureusement, cela ne dura pas car son objectif arriva.

L'Untherite affichait un air satisfait et sûr de lui. Il prenait beaucoup de plaisir à jouer les interrogateurs. Une fois le vieil Olivâtre parti, il proposa au sieur Valdorée de prendre sa place :
- Je vous en prie, Seigneur Valdorée, prenez place. Je ne doute pas de vous, mais j'ai été mandé pour éclaircir quelques mystères concernant votre famille, de votre père à votre belle-mère. Mais avant toute chose, parlez-moi de vous : comment-êtes vous devenu prêtre, et pourquoi ne pas avoir suivi votre valeureux frère sur les mers ou dans les bras des plus belles femmes de ce royaume, dame Mérédith exceptée.

Il le détaillait avec attention, le trouvant d'emblée bien différent de son frère, mais peut-être gardait-il quelque intérêt...

Par la suite, il poserait diverses questions à propos de ses rapports avec Filysse pour l'embarras, Elyssandre pour le travail, son frère pour la famille, son père pour l'héritage et son dieu pour boucler la boucle.

Le père Miraï te sourit avant de te répondre.

- Seigneur Valdoré ? Oh non, je ne suis que le père Miraï et c'est déjà beaucoup.

Lorsque tu parles de résoudre quelques mystères à propos de sa famille, il ouvre des yeux ronds, franchement surpris.

- Des mystères vous dites ? Quels mystères ?

Ton changement de sujet l'ennuie un peu mais il ne revient pas dessus, pour le moment, et accepte de répondre à tes autres questions.

- Comment je suis devenu prêtre d'Oghma ? Et bien par vocation tout simplement.

Il sourit.

- J'aime la connaissance et j'aime la transmettre aux autres. J'ai toujours été attiré par le dogme d'Oghma et lorsque j'ai décidé d'entrer dans son clergé, mon oncle m'a laissé prendre la voie qui était celle de mon cœur.

Tu notes qu'il ne dit pas "père" mais "oncle" en parlant du sir Valdoré. Il poursuit en grimaçant.

- Je n'aurais pas suivi mon frère parce que je ne me sens pas du tout attiré par les métiers de la mer. Notez que je ne rechigne pas à voyager par navire mais d'ici à en faire un métier, certes non.

Il hausse les épaules.

- Tous les goûts sont dans la nature et je respecte le choix de mon frère. C'est un beau métier qu'être capitaine de navire...pour peu qu'il soit fait honnêtement.

Tu décèles une petite pointe d'amertume dans sa voix mais son visage reste bienveillant. Il retrouve un peu de gaieté toutefois lorsqu'il répond à ta question sur les belles dames du royaume.

- Pour ce qui est des belles dames, mon statut de prêtre ne m'empêche nullement de les fréquenter, vous savez ? Mais il est vrai qu'un prêtre d'Oghma a moins de prestige aux yeux des damoiselles qu'un fier capitaine voguant sur les mers et vivant l'aventure à chacun de ses voyages.

Le regard pétillant qu'il a en disant cela montre qu'il n'est pas du tout envieux ni même jaloux. Lorsque tu tentes de le mettre mal à l'aise avec des questions sur ses rapports avec sa belle-soeur Filysse, tu y es pour tes frais. visiblement, sa relation avec elle est bonne même si tu soupçonnes quand même une petite gène quand il en parle, comme si quelque chose l'ennuyait. Il faudrait pousser plus loin pour en apprendre d'avantage à ce propos...
Quand tu abordes Ellyssandre et ses relations avec elle, là tu sens qu'il est plus réservé. Il est clair qu'il ne porte pas vraiment sa tante dans son cœur mais il reste correct en parlant d'elle et ne s'étale pas trop à son sujet. Quand le sujet de son frère est abordé, tu vois son visage se durcir.

- Ah mon frère...je dirais que mes relations avec lui ont toujours été tendues. Que voulez-vous, nous avons des caractères opposés et cela ne s'est pas arrangé avec le temps. C'est un homme à la morale un peu trop "laxiste" pour moi d'où nos fréquents accrochages sur des sujets aussi divers que variés. Autant vous dire que les diners de famille ne sont pas un long fleuve tranquille, loin de là.

Il a un sourire triste.

- Mais c'est ainsi et je n'y peux rien. Malgré tout, il reste mon frère et je me dois de le traiter avec autant de bienveillance qu'il m'est possible de donner.

Tu saisis bien que les deux frères ne s'entendent pas et que la moralité du capitaine en serait la cause. Pourquoi ? Comment ? Cela reste à découvrir...Au sujet de son "oncle", Miraï ne tarit pas d'éloges. Il voue une véritable adoration à son oncle et souffre de le voir dans cet état de santé qu'il n'arrive pas à soigner.

- Les dieux peuvent se montrer durs parfois et voir mon oncle dans cet état est pour moi un crève-cœur. Si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à lui. A la mort de mes parents, il n'a pas hésité une seconde et nous a adopté, mon frère et moi. Il nous a donné la meilleure éducation possible et nous a aider à nous lancer dans les voies que nous nous étions choisies. Qu'il soit béni pour cela !

S'ensuit des souvenirs agréables de moments passés avec l'oncle en question que ce soit en voyage, à une partie de chasse ou de pêche, à des jeux en plein air durant les périodes estivales ou des histoires racontées au coin du feu durant l'hiver. Bref, Miraï aime son oncle et cela s'entend et se voit. Enfin, l'inciter à parler de son dieu est, tu t'en rends vite compte, une grosse erreur de ta part. Il n'a de cesse de louer sa bienveillance, son amour du savoir, ses idéaux, ses événements religieux auxquels il a assisté et qui l'ont conforté dans sa foi...bref, un calvaire pour toi ! Tu es sûr d'une chose, si tu ne l'arrête pas en changeant de sujet, tu risques fort de te trouver toujours là dans une heure, au mieux ou trois au pire !

- Whow whow whow ! On se calme, seigneur Valdoré ! Je ne suis pas là pour écouter votre prêche, Gilgeam m'en garde. Ca sentait le sapin et il fallait couper court à tout débordement, surtout qu'il avait encore fort à faire aujourd'hui, entre raccompagner Meredith, retrouver Droog et Lander et mener le petit à dame Doucemain...

Jusque là, il avait écouté religieusement le prêtre, se contentant de hausser un sourcil ou deux à ses réponses. Et il était maintenant temps de rebondir sur quelques unes de ces dernières en ignorant les autres. Il soupira avant d'expliquer :

- Il semble que votre charmante Marâtre adoptive soit victime de quelques tentatives d'assassinats. Et je ne saurais dire encore s'il s'agit des mêmes commanditaires que pour votre père et son fils. Il hocha la tête comme pour tempérer ses assertions et compléta : Voire dame Abeline, mais cette histoire semble trop ancienne pour avoir quelque lien. Bref. Comme vous pouvez le comprendre, j'essaie de faire jour sur les histoires qui empoisonnent votre famille.

Pour se donner consistance, et après un sourire radieux et hors de propos à Meredith, il se leva et commença à se balader dans la pièce, en discutant toujours avec le prêtre :
- M'est avis qu'un prêtre comme vous n'a que peu à gagner assassiner son oncle. Sa marâtre, par contre... Pourquoi pas. Mais qui suis-je pour vous en blâmer..? Alors dîtes-moi, qui pourrait vouloir se débarrasser de votre oncle, de son fils et de dame Filysse ?

Lorsque tu évoques une possible tentative d'assassinat sur la personne de dame Ellyssandre, le père Miraï hoche la tête.

- C'est fort possible même si je ne saurais dire qui aurait intérêt à la faire disparaître...

Il hausse les épaules.

- Je peux juste vous dire qu'elle avait une vie...disons un peu dissolue avant sa rencontre avec mon père adoptif. Peut-être faudrait-il chercher de ce côté-là de son passé ?

Il rebondit sur tes propos quand tu mentionnes dame Abeline.

- Détrompez-vous, seigneur d'Estremine, la colère que voue le sire Ervinn Grandetour, le père d'Abeline, à mon père adoptif est bien vivace et le restera, à mon humble avis jusqu'à la mort de l'un des deux.

Il pousse un soupir et raconte.

- A l'origine Abeline Grandetour était promise à Dorion de Bellegarde, un jeune noble de Gemmaline. Ce mariage arrangeait bien les deux familles, pensez donc, d'un côté les Grandetour, riches mais avec un titre de petite noblesse et de l'autre les Bellegarde, d'un lignage bien plus prestigieux mais sans le sou. Alors vous imaginez sans peine le scandale que cela a provoqué lorsque la jeune damoiselle a refusé de se marier avec Dorion pour lui préférer un roturier plus âgé qu'elle, mon père adoptif. Depuis, Ervinn était furieux mais ce n'est rien comparé à la fureur du sire Béllorian de Bellegarde, le père de Dorion et de ce dernier. Ces deux-là vouent une haine sans borne à mon père. A la mort d'Abeline, je pensais que leur haine se serait éteinte avec elle mais il n'en a rien été, hélàs...Du moins pour Béllorian.

La haine de Dorion s'est atténuée et est devenue une simple rancune depuis son mariage avec la damoiselle Isabeau de Malmort, il y a quelques années. Il a fait un heureux mariage d'amour et la famille de Malmort est richissime, ce qui a comblé toutes ses dettes financières. Bref, tout s'est bien terminé pour lui. Mais en ce qui concerne le sire Béllorian, là, c'est autre chose. Il a juré, et il ne s'en cache pas, de pourrir la vie du père d'Abeline mais aussi de celui qui a eu l'outrecuidance de lui voler sa promise.

Il semble réfléchir avant d'ajouter.

- Cela ne m'aurait pas étonné outre mesure que Béllorian puisse avoir quelque chose à voir dans une tentative d'assassinat sur mon père, au moment où il s'est marié à Abeline...mais maintenant ? Quel intérêt aurait-il de vouloir sa mort tant d'années après ?

Il secoue la tête.

- Certes, sa haine est tenace, mais elle le pousse plus à enquiquiner mon père dans ses affaires ou dans ses relations avec le gotha de la cité plutôt que de fomenter un meurtre sur sa personne.

Il fait une petite moue.

- Je peux me tromper, bien sûr, mais j'ai du mal à croire qu'un vieil homme de 85 ans puisse se lancer dans une telle vendetta tardive.

Il est vrai qu'un vieil homme de cet âge ne pourrait pas faire grand chose par lui-même mais rien ne l'empêche de louer les services d'assassins pour mettre son plan à exécution. Miraï te donne l'adresse de son hôtel particulier en ville, au cas où tu veuilles aller le voir.
Il se raidit lorsque tu insinues qu'il aurait pu vouloir la mort d'Ellyssandre.

- Je ne la porte pas dans mon cœur, c'est vrai, parce que je sais qu'elle a épousé mon père par intérêt...mais d'ici à vouloir sa mort, non certainement pas ! Je ne suis pas un assassin ni un comploteur. Mon père est adulte et il était pleinement conscient de ce qu'il faisait en épousant Ellyssandre. Je n'avais aucun droit de l'empêcher de faire ce qu'il voulait à l'époque...

Il hésite avant de reprendre.

- Mais depuis son accident dans l'escalier, j'avoue que j'ai chargé les domestiques de bien le surveiller et de me prévenir au moindre souci.

Il prend une mine contrite.

- Je sais que cela n'est pas très correct mais comprenez que je m'inquiète de la santé de mon père adoptif.

A ta question sur qui pourrait vouloir la mort de son père, de son fils et de dame Ellyssandre, il hausse les épaules, l'air perdu.

- J'avoue que je ne sais pas ! Je n'arrive pas à imaginer quelqu'un voulant la mort de mes proches.

Il se tait, inquiet, avant de reprendre.

- Mais je vais demander une protection rapprochée pour mon père et ma belle-mère.

Astanndar écouta les réponses du prêtre avec circonspection. Il sembla peser le pour et le contre un moment, comme pour tout remettre en ordre dans sa tête avant de répondre :
- Donc, selon vous, Dorian n'est pas à suspecter, ni Ervinn, mais éventuellement le sieur Bellorian, oui... Mais c'est un vieillard aujourd'hui. Et il n'aurait rien à y gagner que le plaisir de la vengeance..? Ca fait beaucoup d'efforts pour peu de gain.

Il soupira devant ce sac de noeud, pour rebondir sur les interrogations propre à Elyssandre :
- Hormis les charmes évidents de dame Elyssandre, auquel aucun homme sensé ne résisterait pour une nuit de plaisir, sauriez-vous pourquoi votre père adoptif a tenu à l'épouser ? Ca fait beaucoup d'embêtement pour une simple dame de plaisir.. Ne me dîtes pas qu'à son âge il est réellement tombé amoureux et convaincu des sentiments de votre belle-mère ?

Le jeune homme ne comprenait décidément pas pourquoi le vieux Valdoré avait souhaité épousé la belle courtisane. Ca lui aurait aussi coûté moins cher tant en or qu'en réputation.

Il écouterait avec attention les explications du prêtre, puis il lui faudrait prendre congé. Il avait promis de retrouver Droog et Lander prochainement.. Et il devait aussi raccompagner sa gourgandine de clerc. Il lui jeta d'ailleurs un coup d'oeil avant de lui demander son avis :
- Qu'en pensez-vous, très chère ?

Un air désabusé vient se peindre sur les traits du père Miraï.

- Ne sous-estimez pas la force d'attraction de la vengeance, messire. Hélas, elle est puissante et donne à celui qui la pratique l'illusion du contentement.

Il s'explique.

- Bien souvent, ceux qui veulent se venger sont persuadés qu'une fois celle-ci accomplie, ils seront soulagés de leur douleur, de leur frustration.

Il secoue la tête tristement.

- C'est un leurre. Ils continuent à souffrir malgré tout. Certains, les plus mauvais, souffrent peu, j'en conviens, mais ils restent frustrés, peu satisfaits au final de cette vengeance qu'ils ont donné trop vite et qu'ils auraient dû faire durer. Les autres se rendent compte que leurs actes de vengeance ont eu des conséquences sur d'autres personnes que celle incriminée au départ. Une épouse ou un mari qu'on prive de l'être aimé...Des enfants à qui l'ont a pris leur père, leur mère, un autre de leur parent...D'autres personnes qui dépendaient, d'une façon ou d'une autre, de l'incriminé...Cela les rongent et ils sont malheureux autant voire plus qu'avant l'accomplissement de leur vengeance.

Il sourit lorsque tu lui demande la raison qui a poussé son père adoptif a prendre Ellissandre pour épouse.

- Ah la grande question ! Si vous saviez combien de fois j'ai pu me la poser. Je n'ai pas de réponse totalement sûre sur le sujet à vous fournir, hélas. J'en ai parlé avec mon père, bien sûr, mais sa réponse fut toujours l'amour.

Il lève un doigt.

- Avec le temps, je me suis dis qu'il parlait peut-être de l'amour en général et pas forcément du véritable amour, celui avec un grand A. Peut-être a-t-il voulu offrir un vie meilleure à celle pour qui il a fini par développer de l'affection ?

Il hausse les épaules.

- Au final, je n'ai pas de vrai réponse à vous donnez. Ce que je pense, c'est qu'il a voulu faire un geste de bonté pour cette femme à qui al vie n'avait pas sourit comme elle l'avait fait pour lui. Pourquoi elle et pas une autre ? Je dirais parce qu'il s'est prit d'affection pour elle plus que les autres. Peut-être même est ce une forme d'amour, qui sait ? En tout cas, il n'en souffrait pas et il semblait heureux avec elle et c'est cela le plus important, non ? Et elle semblait également se satisfaire de cette nouvelle vie donc, les deux y trouvaient leur compte.

Quand tu demandes à ta compagne ce qu'elle en pense, elle hoche la tête.

- Je suis assez d'accord avec ce que vous avez dit, mon père. Je pense qu'en effet, votre explication est sans doute la plus plausible. Amour véritable ou affection et acte de bonté ? Qu'importe au fond, l'important c'est que ces deux-là y ont trouvé leur intérêt et ne s'en portent pas plus mal...Euh, enfin...

Elle se rend compte de sa bourde en disant qu'ils ne s'en portent pas plus mal alors que Valdoré est dans le coma et que son épouse vient d'essuyer une tentative d'assassinat. Elle rougit de gêne et balbutie.

- Pardonnez ma maladresse...

Le père Miraï lui sourit.

Ne vous inquiétez pas, ma fille, tout va bien, j'ai bien compris ce que vous vouliez dire.

La clerc pousse un petit soupir de soulagement. N'ayant plus rien à t'apprendre, le père Miraï te raccompagne jusqu'à la porte du temple et te salue, ainsi que ta compagne, avant de vous laissez et de repartir vers ses occupations.

Le fils d'Unther leva les yeux au ciel, complètement désabusé par le sermon sur l'inutilité de la vengeance.
- Amusant, toute mon enfance on m'expliqua que seule la victoire était belle. Et la vengeance n'en est qu'une de ses démonstrations. J'ai beaucoup de mal à m'expliquer la réussite de votre île. Il haussa les épaules, le sujet ne valant pas de débat supplémentaire à ses yeux.

Il trouva bien plus intéressante les explications sur l'amour qui était faite.
- Ce que vous me dites est difficile à comprendre. Peut-être est-ce quelque chose qui vient avec l'âge et le désespoir..? Après tout, il avait encore le loisir d'aimer qui il voulait, et il ne s'en tenait guère aux refus qu'il pouvait essuyer en général. Sauf pour Salomëe peut-être..? Mais il l'aurait un jour, ou une nuit.

Sa conquête du jour semblait plus sage, mais cela corroborait son propre raisonnement, il hocha alors la tête comme pour valider sa pensée. Lui-même n'avait pas relevé la maladresse de la dame et sembla assez surpris de ses excuses, mais ne s'en formalisa pas plus.

Puis il était temps de prendre congé. Une fois à la porte du temple, il se tourna vers ce dernier:
- Merci pour votre franchise, seigneur Valdoré. Je ferai de mon mieux de mon côté, mais n'hésitez pas à me faire parvenir tout souvenir nouveau.

Enfin seuls, il expliqua alors à sa dame de compagnie ce qui était prévu :
- Bien ma mie, je me dois rejoindre mes compagnons d'enquête. Je vous raccompagne avant cela ? Je m'en voudrai de ne pas veiller comme il faut sur votre bien-être. Et ce disant, il lui offrit son bras en galant homme. Scène qu'il trouvait cocasse et amusante, comme d'accompagner sa mère.

Le père Miraï acquiesce lorsque tu lui dis que tu ne comprends pas vraiment ses explications sur l'amour.

- Vous avez raison, cela vient avec l'âge. Vous êtes jeune et beau, seigneur d'Estremine, et je ne doute pas que vous puissiez avoir toutes les femmes que vous désirez. Mais qu'en sera t-il lorsque vous aurez 60 ou 70 ans ? Je pense que votre richesse seule attirera encore les jeunes et jolies dames.

Il te sourit malicieusement.

- Et vous l'avez bien compris.

Il hoche la tête quand tu lui demande de te faire savoir si quelque chose lui revenait.

- Comptez sur moi, je ne manquerais pas de vous le faire savoir.

Une fois dans la rue, Mérédith t'offre un sourire radieux quand tu lui propose de la raccompagner.

- Comme c'est élégant de votre part, seigneur d'Estremine. Je me ferais un plaisir de vous en remercier avant de vous laissez rejoindre vos amis...Si vous le désirez, bien sûr.

Elle papillonne des cils, aguicheuse, tout en se pavanant à ton bras face aux jeunes donzelles que vous croisez dans la rue et qui la regardent avec envie. Une fois arrivés chez elle, tu y passes un court moment (ou un plus long si tu acceptes sa proposition de te remercier à sa façon) avant de repartir vers l'échoppe de Droog.

(hrp : J'attends de savoir si Gäyana reste à l'échoppe avant de poursuivre pour vous réunir. Wink

)

Lorsque tu arrives à l'échoppe, tu y trouve une githzeraï, assise derrière le comptoir, en train d'écrire une missive. Quelques sachets en toile, des fioles vides cassées et une petite balance en fer jonchent le sol comme si quelqu'un ou quelque chose les avaient renversé en passant rapidement ou en fouillant. Le reste de l'échoppe est soigneusement rangée ce qui te permet d'en déduire que ce qui a causé ces dégâts n'a pas eu le temps d'en faire d'avantage. Est ce parce que la jeune dame est intervenue ? Les dégâts ont-ils été fait avant son arrivée ou sont-ils de son fait à elle ? Une seule façon de le savoir, le lui demander...

(hrp : La suite en section commune. Smile

)

Après avoir profité de l'hospitalité de Meredith en échange de la fougue de sa jeunesse, le jeune Untherite, tout ragaillardi par ses ébats, au moins moralement, prenait la poudre d'escampette et partait au point de rendez-vous avec Droog et son apprenti.

Et c'est une fois sur place qu'il put constater l'étendu des dégâts et l'absence de ses compères...

(hrp : Oui j'ai du retard ! >< On part pour quelle section commune ? Valdorée ? ou Soufflenuit ?)

(hrp : section commune Valdoré.)

Après que vous vous soyez tous mis d'accord pour vous retrouvez à l'échoppe de Droog avant de vous rendre à la réception des Rochenoire, tu quittes les autres pour retourner à la demeure des Valdoré. A ton arrivée, Avenar te guide jusqu'à la chambre d'Ellyssandre. Il t'annonce qu'elle est encore bien faible et qu'il ne faudra pas rester trop longtemps à son chevet pour ne pas l'épuiser. Lorsque tu entres dans la chambre, tu constates qu'en effet Ellyssandre n'est pas au mieux de sa forme mais elle semble un peu moins pâle qu'à ta dernière visite. Elle t'accueille d'une voix lasse.

- La bonne rencontre messire, êtes-vous porteur de bonnes nouvelles concernant mon agresseur ?

Malgré ses traits tirés, son regard reflète son envie pressante de savoir ce que tu as bien pu trouver lors de ton enquête...

Astanndar avait jusqu'ici passé une bonne journée. Il avait certes découverts quelques indices et débuts de piste, mais aussi il avait martyrisé un notaire et eut quelques conversations pénétrantes avec sa clerc qui savait y faire. Cerise sur le gâteau, Droog était en prison, et si en soi c'était une mauvaise nouvelle, il fallait bien avouer que l'imaginer en telle posture était très amusant.

C'est donc de bonne humeur qu'il arrivait face à Ellyssandre et en dépit des événements récents qui l'accablaient, il la trouvait plutôt à son goût (au moins avait-elle toutes ses dents) :
- Bien le bonsoir, dame Ellyssandre. Vous avez meilleure mine que ce matin.

Ni une ni deux, il prit un siège et vint s'asseoir au chevet de la convalescente.
- Tout dépend de ce que vous entendez par bonnes nouvelles. Il court toujours... pour le moment. Mais j'ai appris diverses choses et confirmé d'autres, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'entretenir avec tout le monde. Je dois encore voir vos rivales et amants déçus... dame Doucemain aussi. Les Bellegarde, et recenser les vendeurs de tabac.

Meredith avait réveillé ses travers et il déshabillait la maîtresse des lieux du regard, avant de continuer :
- Pour confirmer le commanditaire, j'assisterai ce soir à la fête du sieur de Rochenoir où devrait se trouver celui qui a osé porter la main sur votre peau délicate. On m'en a dit beaucoup de bien de ces fêtes par ailleurs. Vous pourrez m'y accompagner une fois que vous serez rétablie et votre époux mort.

Il la détaille attentivement, avant d'ajouter d'un ton badin :
- Ce sera mon cadeau, puisque vos futurs moyens seront drastiquement réduits. Et je risque moins la chute dans les escaliers que les vieux...

Des compliments, des informations et des sous-entendus insultants. Parfois, il s'y perdait lui-même.

Ellyssandre t'écoute parler et ses traits montrent de la curiosité puis de la méfiance avant de montrer de la surprise.

- Les vendeurs de tabac ? Qu'est ce que les vendeurs de tabac viennent faire dans mon affaire ?

Ton propos évoquant sa peau délicate la fait sourire mais il s'efface lorsque tu parles de la mort de son époux. Son regard devient glacial quand tu parles de ses futurs moyens réduits et que tu fais une allusion à peine voilée sur la chute dans les escaliers.

- Comment êtes-vous au courant pour mes futures finances ? Et qu'est ce que c'est que ce sous-entendu sur la chute accidentelle de mon époux ?

Elle insiste bien sur le "accidentelle" pour bien te faire comprendre qu'elle n'apprécie pas du tout ton allusion. Tu vois à son attitude qu'elle se ferme comme une huitre et qu'il va être plus difficile de discuter avec elle en toute tranquillité. La dame devient méfiante vis à vis de toi... Aurais-tu été maladroit ?

Visiblement, il était allé trop loin et cela avait l'effet inverse qu'escompté. Il se chargea donc de la rassurer comme il put :
- A propos du tabac, il semblerait que votre assassin sente le cigare, ce qui est assez rare, vous en conviendrez. En recoupant avec les autres éléments, je pourrai m'assurer de l'identité de celui qui vous a attaqué.

Il prit un air plus conciliant comme pour la rassurer avant d'aborder la question de son héritage :
- Je cherche juste à comprendre qui peut vous en vouloir à mort. Et pour cela je dois trouver les raisons de cette folie soudaine... Il lui prit les mains, délicatement :mais rassurez vous, je suis de votre côté. Que l'état de votre époux soit accidentel ou non m'importe peu. Après tout, vous et moi sommes du même bois : nous faisons ce qu'il faut pour obtenir ce que nous voulons.

Il fixait la future veuve, les yeux pétillants, sans lâcher ses doigts fins, c'est qu'elle était belle et avait le charme des dames en colère :
- Je veux juste retrouver votre assassin et remplir la mission que vous m'avez confié.

Et pour finir, il lui demanda plus sérieusement :
- Les Bellegarde pourraient avoir profité de l'état de votre mari pour passer à l'action, selon vous ? Ou plus simplement un de vos serviteur, nostalgique d'Abeline ?

Il lui faudrait ensuite lui poser quelques questions sur les Rochenoir, voir ce qu'elle en connaissait...

Apprendre que son assassin avait un penchant sérieux pour le cigare semble rassurer Ellyssandre qui hoche la tête, sa froideur envolée.

- C'est un indice intéressant, en effet...les cigares ne sont pas à la portée de toutes les bourses et peut laisser supposer que mon agresseur a des moyens suffisamment conséquents ou à défaut, qu'il a des connaissances aisées qui peuvent lui en offrir.

Elle réfléchit un moment mais fini par faire une petite moue dépitée.

- Non, je ne vois personne qui fume le cigare dans mon entourage...à part Bronn, bien entendu, et un noble de nos connaissances, le sire Rochenoire.

Quand tu lui prends les mains, la belle plisse les yeux, un tantinet méfiante, mais en t'écoutant, elle se détend et fini par sourire malicieusement.

- En effet, nous sommes très semblables de ce point de vue là.

Lorsque tu évoques les Bellegarde, Ellyssandre ouvre des yeux ronds.

- Vous êtes aussi au courant de cela ?

Une lueur d'admiration vient illuminer son regard.

- Vous m'étonnez, messire, vous êtes un enquêteur d'exception, cela ne fait aucun doute.

Elle hoche la tête avant de poursuivre.

- Il est vrai que le vieux Béllorian de Bellegarde a juré de se venger de l'humiliation que lui a faite subir Huguar et il a toujours été le premier à lui nuire quand il le pouvait...pour peu que l'on ne puisse pas remonter jusqu'à lui. Il est vicieux et vil, ce vieux serpent édenté, mais jusqu'à aujourd'hui il n'a jamais été jusqu'à vouloir tué mon époux.

Elle secoue la tête.

- Je ne dis pas que cela est impossible, bien sûr, mais j'ai du mal à l'imaginer en commanditaire d'un assassinat. Depuis tout ce temps, il aurait maintes fois eu la possibilité de le faire avant, vous ne croyez pas ?

Tout en parlant, tu te rend compte que la belle dame ne lâche pas tes mains, visiblement ce contact lui plait bien. Elle continue à parler...

- Quant au sire Ervinn Grandetour, le père de la première épouse d'Huguar, même si lui aussi voue une haine féroce à mon mari, je ne le pense pas non plus derrière cette vilénie. Tout comme pour Béllorian, il aurait largement eu le temps de faire assassiner mon mari depuis toutes ces années.

Elle secoue une nouvelle fois sa ravissante tête.

- Non, décidément, je n'arrive pas à voir l'un de ces deux hommes derrière une pareille machination...

Quand tu parles d'un des serviteurs de la demeure des Valdoré, Ellyssandre grimace.

- Ah il est certain que je n'ai jamais été la bienvenue ici, les domestiques se sont bien chargés de me le faire sentir ! Mais là encore, de là à vouloir ma mort ? Qui sait ? Peut-être cet épouvantail d'Avenar ? Il me déteste même s'il tente de le cacher sous son air de domestique modèle...

Tu comprends que si Avenar déteste sa maîtresse, cette dernière ne le porte pas non plus dans son cœur.

- Il est toujours à me comparer à sa chère Abeline, ce vieux crouton pompeux...Si Huguar ne l'aimait pas autant, il y aurait bien longtemps que je l'aurait renvoyé !

Du coin de l’œil, la belle observe un instant les des gardes du corps qui se trouvent en permanence dans sa chambre et retire délicatement ses mains des tiennes. Elle te sourit, comme pour s'en excuser et tu comprends que si elle le fait c'est pour ne pas paraître trop inconvenante devant ces hommes.

Son numéro de charme fonctionnait toujours, mais il devait faire gaffe à ne pas en être la victime. Il avait eu du mal à lâcher les mains et les yeux de sa commanditaire...
Mais elle confirma plusieurs des choses qu'il pensait.

- Ne vous inquiétez pas très chère, vous serez bientôt vengée... Mais avant d'appliquer la justice, dîtes moi ce que vous savez de Rochenoir, et si vous avez quelques conseils à son propos... Les gens qu'il apprécie... Son type de femme... Ses vices et défauts ? Pour le reste je ferai rédiger une recommandation de votre part pour la soirée à venir...
D'ailleurs, par qui remplacerez-vous le concupiscent mais efficace Avenar ?

Il lâcha ses mains à regret et foudroya du regard les gardes chaperons...
Il prendrait ensuite congé. Avec un peu de chance il aurait l'occasion d'interroger d'autres suspects...

Ellyssandre acquiesce lorsque tu lui demande des infos sur le sire Rochenoire.

- Eh bien, il est l'heureux propriétaire de plusieurs mines d'argent et d'une mine d'or sur le continent, ce qui lui assure un revenu plus que confortable, vous vous en doutez. Il ne laisse pas passer une occasion de se vanter de la bonne rentabilité de ses mines et de faire comprendre qu'il faut compter avec lui parmi le gotha de la cité. Il est marié à une semi-elfe du soleil se nommant Astriel qui est aussi hautaine que glaciale. Je me demande bien comment il a réussi à lui faire deux enfants...

Elle a un sourire mauvais.

- Vu la froideur de cette sang-mêlée, leurs étreintes doivent-être plutôt glaçantes.

Satisfaite de sa petite pique perfide, elle poursuit.

- Sandryl est leur fille aînée, elle doit avoir dans les 15 ans maintenant et l'autre, Maéryl, est une fillette de 10 ans, je crois. Autant l'aînée est une peste qui se prend pour une princesse, autant la petite est une gamine très mignonne et douce.

Elle hausse les sourcils, perplexe.

- On se demande bien d'où elle peut tenir un aussi gentil caractère vu les parents qu'elle a !

Elle continue.

- Angarrad est un grand amateur de gibier et passe le plus clair de son temps en parties de chasse. C'est aussi un féru d'exotisme et il aime à recevoir des érudits qui peuvent le renseigner sur les races et les peuples de contrées lointaines. Astriel organise des réceptions où elle se fait un devoir d'inviter des personnes venant de lieux lointains afin d'assouvir la curiosité de son époux. Il est vrai que de ce côté-là, on n'est jamais déçu et que chaque réception apporte son lot de découvertes autant de choses vivantes que d’œuvres d'art originaires de royaumes ou de plans exotiques.

Voilà une information intéressante pour toi. ton origine exotique pourrait bien s'avérer un atout pour la soirée qui s'annonce. Tu comprends que les gens qui intéressent le plus le sire Rochenoire sont les gens qui viennent de contrées étrangères mais aussi ceux qui aiment la chasse ou les œuvres d'art. Mis à part le fait qu'il pourrait bien être responsable des disparitions de certains de ses invités, ce noble pourrait-bien se révéler être une personne avec qui tu pourrais t'entendre et partager les mêmes centres d'intérêts. Pour ce qui concerne son type de femme, Ellyssandre semble penser qu'il a une préférence pour les femmes au fort caractère, froides et distantes. Peut-être pour mieux les dompter dans l'intimité ? Une autre forme de "chasse" ? Quand tu demandes ses défauts, sans hésiter Ellyssandre déclare.

- Les cigares ! Il adore cela et l'odeur en imprègne toute la maison ! Heureusement, Astriel fait régulièrement brûler des herbes odorantes et des huiles essentielles afin de couvrir cette odeur infecte. Il aime aussi faire venir dans son "salon des plaisirs" des prostituées aux origines exotiques, comme vous vous en doutez.

Elle a une petite moue dédaigneuse.

- Je n'en sais pas plus sur ces soirées privées où les invités sont choisis à sa discrétion...

Lorsque tu lui explique que tu vas faire rédiger une recommandation qu'elle devra signer, elle hoche la tête.

- Faites, oui, je la signerais et elle vous ouvrira les portes de la maison Rochenoire.

Quand tu lui demande par qui elle pourrait remplacer Avenar, elle grimace à nouveau.

- Ah si seulement je le savais ! Cet enquiquineur connait très bien son métier et c'est bien ce qui a sauvé sa tête jusqu'à maintenant...cela et le fait qu'il est aimé de mon époux.

Elle pousse un soupir exaspéré.

- Mais je finirais bien par trouver la perle rare qui me permettra de le renvoyer !

Lorsque tu prends congé, elle te souhaite bonne chance pour la soirée et prudence également.

- Votre origine fait de vous un "exotique" et cela pourrait vous amenez des ennuis...

Elle te sourit.

- J'avoue que cela me navrerait s'il devait vous arrivez malheur. Tenez-moi au courant de vos avancées, je vous prie.

Ce long entretien l'a fatigué, tu le vois aux cernes qui se forment sous ses yeux ravissants. Il est temps pour elle de se reposer...

La longue explication sur le sieur Rochenoire surprend le jeune homme, en bien ; tant du point de vue de l'homme et de ses loisirs que du reste de sa charmante famille :

- A vous entendre, je n'imaginais pas qu'il ait pu prendre femme. Je suis certain que nous nous entendrons très bien eux et moi. J'en viens presque à espérer qu'il n'y soit pour rien... Enfin, a priori. Astanndar fit un signe de tête avec un petit sourire. Néanmoins, je ne comprends pas très bien. Cette semi-elfe, Astriel, qu'a-t-elle pour elle, hormis son charme éventuel ? J'ai peine à croire qu'elle puisse être de noble lignée ou assez riche pour plaire à ce collectionneur ?

Après cette ultime question, il prit congé de son employeuse, après un lent baise-main, sans se départir de son sourire en coin. Et une fois arrivée à la porte il rassura Ellyssandre :

- Et soyez sans crainte. La seule personne qui risque quelque chose est cet espèce de montreur d'ours. Hey, je suis Astanndar.

Cette dernière fanfaronnade résumait son état d'esprit du moment : il se sentait supérieur à tout ce qui pouvait lui arriver. Il était loin le temps où il manqua de mourir assoiffé dans le désert Mulhorandi.

Après s'être éclipsé, il alla trouver Avenar, pour obtenir de sa part un courrier de recommandation pour le soir ainsi qu'une lettre à porter au notaire, lui autorisant l'étude des testaments du père Valdoré.
Une fois ceci fait, il lui resterait l'essentiel : faire un brin de toilette, choisir ses plus beaux atours et lustrer ses armes. Pour la toilette... il doutait d'avoir le temps de la faire en compagnie de Dame Doucemain... ou d'une autre !

» Varn (Partie roleplay).
» Droog (Partie roleplay).
» Lander (partie roleplay).
» Kira (partie roleplay).
» Gäyana (Partie roleplay).