Lander (partie roleplay).

Concentré sur son rôle de détective, Lander, après avoir examiner les traces d'escalade sur le mur, s'accroupit au niveau des empreintes de pas, essayant, en croisant ses différentes observations de se faire une idée sur la taille et le poids de celui qui s'était introduit dans la demeure de la famille Valdoré. Inconsciemment, l'adolescent, par la maîtrise qu'il efforçait d'afficher, essayait aussi d'impressionner Ahaïssane dont l'amitié naissante se parait d'une certaine forme de respect envers un garçon plus âgé.

Se redressant, le jeune voleur regarda autour de lui et fit partager au jeune serviteur ses hypothèses sur la façon dont les choses s'étaient passées.

- J'suppose que y'a des gardes qui surveillent la maison, observa-t-il. Y'a des rondes la nuit ? Sinon, qui peut avoir une raison de venir dans le jardin dans la journée ? T'aurais pas remarqué quelque chose d'inhabituel ces derniers jours ? Un type avec les cheveux bleus, par exemple ?

Lander avait déterminé l'endroit ou l'intru avait escalader le mur de l'hôtel particulier, il lui restait maintenant à découvrir par où, ce dernier avait pénétré dans le jardin aussi entreprit-il, lentement, d'en faire le tour, inspectant minutieusement le mur d'enceinte à la recherche de la moindre trace suspecte.

(hrp : allez, un petit jet de dé. J'ai la main chaude alors je continue.

Lander a effectué 1 lancé(s) d'un (D20.) :

17

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Le jardin avait certainement livré tous ses secrets aussi Lander approuva-t-il la suggestion d'aller aux cuisines pour y interroger Dimitrios et Valdek. La présence d'Ahaïssane à ses côtés donnerait un caractère officielle à son enquête et lui éviterait de se faire rabrouer par les deux hommes qui pourraient se sentir vexés de se voir ainsi questionner par un adolescent, mettant implicitement en doute leur vigilance.

- Rappelle-toi les cheveux bleus que je t'ai montré, expliqua-t-il de nouveau à son jeune camarade. Ils étaient juste sous la fenêtre. L'homme a dû glisser légèrement en escaladant le mur et sa tête à frotté contre la pierre, nous laissant une trace de son passage.

Suivant le petit serviteur, Lander retourna à l'intérieur de la maison tout en réfléchissant aux pièces du puzzle qui s'imbriquaient peu à peu.

- Les neveux de tes maîtres, tu les connais ? murmura-t-il, baissant instinctivement le ton maintenant qu'ils étaient à l'intérieur.

Dans ce genre de maison, les murs ont toujours des oreilles et il était loin d'être exclu qu'un espion, parmi le personnel, ne renseignât l'auteur de l'agression. Donc, autant ne rien dire de compromettant, laissant penser que l'enquête avançait.

Dans la cuisine, les questions posées aux gardes seraient très simples et de nature à ne pas braquer les deux hommes. Leur demander s'ils avaient vu quelque chose d'inhabituel était absurde car, dans ce cas, ils seraient certainement intervenus. Ce qui intéressait Lander, c'était de connaître le temps écoulé entre la dernière ronde et la tentative d'assassinat, ainsi que les va-et-vient des jours précédents. Ahaïssane n'était pas toujours présent et avait pu loupé un visiteur.

Au fond de lui, l'adolescent espérait aussi que la préposée aux fourneaux aurait le cœur sur la main et lui proposerait de grignoter un morceau. Après tout, il était encore en pleine croissance et un garçon de son âge ne dit jamais non à une tartine beurrée, un morceau de lard ou un grand bol de lait encore fumant.

Ainsi, l'agresseur avait agit pendant la ronde de Dimitrios. Simple hasard ou, au contraire, manœuvre particulièrement hardi d'un individu parfaitement au courant du circuit et de l'ordre dans lequel celui-ci s'effectuait ? Ce dernier point, s'il était avéré, conforterait la réalité d'une complicité interne.

- Vot' ronde, reprit Lander pour approfondir sa réflexion. Vous la faites toujours d'la même façon ? J'veux dire : vous suivez toujours le même chemin ou vous vous déplacez au hasard ?

Quant à savoir qui pouvait être au courant de ce circuit, la question paraissait inutile à l'adolescent. N'importe quelle personne, présente dans l'hôtel particulier et un tant soit peu observatrice, aurait été à même de relever cette information. À la mention des gardes de jour, Lander se tourna vers Ahaïssane pour lui demander "C'était eux qu'on a vu dans la chambre de ta maîtresse quand on est arrivé ?" avant de hocher la tête pour valider la nécessité d'aller leur poser quelques questions.

- On va aller voir Verssian et Obélios, décida-t-il. Tu m'guides ?

N'oubliant pas de remercier Dimitrios, Lander, un poil rancunier, ne gratifia pas le cuistot du moindre regard et quitta la cuisine à la suite de son jeune camarade. La façon dont les hommes assuraient la sécurité de la demeure méritait d'être vérifiée, d'autant que l'adolescent ne se souvenait pas avoir vu le moindre garde à l'extérieur en arrivant. Dans l'interrogatoire à venir, l'enquêteur en herbe voulait lister les différentes visites survenues au cours de la dizaine de jours précédente, que ces visiteurs soient des familiers de la famille Valdoré ou des visiteurs occasionnels, ouvriers ou livreurs. À chaque fois, Lander se ferait préciser l'apparence physique de l'individu mais, prudent, il se garderait bien de laisser filtrer les informations qu'il détenait déjà.

Ceci accompli, il serait temps de rejoindre Droog et de croiser leurs différentes constatations. L'adolescent pensait déjà à réunir tous les serviteurs de la maison au même endroit pour, tout en laissant un des grands procéder à un interrogatoire collectif, essayer de détecter si l'un d'entre eux ne se trouvait pas sous une influence magique. Assez fier de ses nouvelles capacités, Lander ne rechignait pas à en user et même, peut-être, en abuser.

Il fallait laisser un peu de temps à Ahaïssane pour encaisser le choc et, dans ce genre de situation, plus que des mots, c'était la présence réconfortante d'un ami qui s'imposait. Sans faire de commentaires, Lander s'était porté à hauteur du jeune serviteur pour s'assoir sur le muret à côté de lui.

L'arrivée pleine d'empathie de Mama Tiche amena un sourire un peu triste sur les lèvres de l'adolescent.

- Ça va aller, m'dame, remercia-t-il la vieille femme. C'est qu'on était à côté d'la Taverne Rouge quand y'a eu l'feu. On bavardait avec des copains qui travaillent aux cuisines et l'un d'eux a été bien brûlé. Mais, c'est bon là, Luka qu'il s'appelle le copain, il est tiré d'affaire et y'a l'soigneur qui va finir d'le remettre sur pieds.

Une version un peu édulcorée de la vérité mais la femme, toute compatissante qu'elle fut, n'avait pas à connaître tous les détails de l'affaire. Et, mine de rien, Lander avait profité de son petit discours pour rassurer Ahaïssane et tenter d'éponger ses larmes. Rassurant et protecteur à la fois, l'Aquafondien passa le bras derrière les épaules de son ami, l'assurant ainsi de son soutien.

- On va rentrer s'reposer maintenant, ajouta-t-il d'une voix calme.

Bon, où allaient-ils pouvoir aller ? Lander ne s'était pas encore vraiment posé la question. Initialement, le magasin de Droog devait servir de lieu de retrouvailles avec Astanndar mais était-ce encore d'actualité ? Sinon, il restait encore la possibilité de rentrer à l'hôtel particulier des Valdoré ou d'aller demander l'hospitalité à Soraï.

La vieille femme faisait réellement preuve de beaucoup d'empathie, presque trop aux yeux de Lander, tellement habitué à évoluer dans un monde retord qu'il avait du mal à concevoir de la gentillesse pure et désintéressée. Devant le sourire retrouvé d'Ahaïssane, sourire plein de naïveté et d'espoir, l'adolescent n'eut pas le cœur de doucher l'enthousiasme de son ami, out en se promettant de rester sur ses gardes.

- Merci bien pour vot' offre, m'dame, intervint le jeune voleur. On vous suis avec grand plaisir.

Emboîtant le pas à Mama Tiche, les deux amis gagnèrent le port. Un peu inquiet toutefois, Lander ne pouvait s'empêcher de regarder autour de lui, comme si une quelconque catastrophe allait leur tomber dessus d'une seconde à l'autre. Arrivé sur le ponton avant d'emprunter l'étroite passerelle en bois qui menait au bateau, l'Aquafondien profita que leur guide leur tournât le dos pour discrètement se concentrer à la recherche d'une possible émanation magique provenant de la femme, étendant son investigation à l'embarcation qui leur faisait face.

Ensuite, il prendrait soin de pénétrer le dernier dans le rafiot, préférant laisser Ahaïssane entrer le premier. Si coup fourré, il y avait, il ne prendrait pour cible que le jeune serviteur, laissant le temps à Lander de réagir avec promptitude.

Les inquiétudes de Lander semblaient totalement infondées. Selon toutes apparences, Mama Tiche était bien une vieille femme altruiste, soucieuse seulement de venir en aide à deux enfants désemparés. Relâchant progressivement sa vigilance, l'adolescent se détendit et renvoya son sourire à Ahaïssane.

- Si, si, ne t'inquiète pas, le rassura-t-il. Je réfléchissais un peu.

Récupérant à son tour un hamac, le jeune voleur le suspendit aux crochets prévus à cet effet. Retirant ensuite ses bottes souples, il entreprit de défaire les attaches de son armure de cuir, grimaçant légèrement lorsque la douleur de sa blessure se réveilla. Une fois torse nu, Lander palpa délicatement l'hématome qui faisait bleuir sa poitrine là où le projectile magique l'avait atteint. Bon, au final, il y avait plus de peur de de mal. Le choc avait été douloureux mais les dégâts finiraient par se résorber tout seul, ne lui faisant ressentir qu'une légère gêne pendant quelques jours.

Sans prendre la peine de remettre sa chemise, l'adolescent s'assit sur le hamac et pivota souplement pour s'y allonger, ne provoquant qu'une faible oscillation. Visiblement, les années passées à courir sur les toits d'Eauprofonde avait développé son sens de l'équilibre et lui facilitait son apprentissage de (presque) marin.

- Allez bonhomme, reprit-il en tournant la tête vers Ahaïssane. N'oublions pas de dormir. On va avoir du pain sur la planche, demain.

Muet ? Luka ? Lander en écarquilla les yeux de surprise avant de faire une grimace de désarroi devant une telle nouvelle. Le choc psychologique avant dû être particulièrement violent pour que le blondinet, pourtant si volubile lors de leur rencontre, en ait ainsi perdu l'usage de la parole. Parallèlement à ça, un sentiment de culpabilité envahit l'adolescent. Au fond, il faisait partie du groupe qui avait amené le malheur dans cet établissement. Certes, il n'avait pas provoqué la bagarre, ni mit le feu à la taverne mais il aurait pu et dû quitter les lieux avant le toute cette violence ne prenne des proportions exagérées. Dire qu'en plus, le premier réflexe du jeune voleur avait été de mettre à l'abri ses amis, Ahaïssane en premier lieu, avant qu'un appel du serviteur ne le fasse entrer dans la bagarre. Pourquoi avait-il cédé à cette impulsion qui le poussait à agir impulsivement comme si tout n'était qu'un jeu ? Comme si Droog n'avait pas été capable de se sortir d'affaire tout seul et qu'il eût fallu que Lander vole à son secours. Quelle arrogance en fait de la part de l'adolescent...

- Vous savez où qu'est Luka en ce moment ? s'enquit Lander d'une voix inquiète. Faut qu'j'aille l'voir pour m'assurer qu'ça va.

Quoiqu'en y réfléchissant, ce n'était peut-être pas une bonne idée d'imposer déjà sa présence aux jumeaux et à leur mère mais l'adolescent était trop bouleversé pour s'en rendre compte. Entendant le sanglot étouffé d'Ahaïssane, Lander se retourna et se porta à la hauteur du bambin. Posant une main sur son épaule, il s'efforça de le consoler ou, du moins, d'atténuer ses larmes.

- Il va s'en r'mettre, murmura-t-il en essayant d'être aussi convainquant que possible. Ça s'ra p't-être long mais ça finira par passer et on l'aidera pour ça. On va aller l'voir...

Reportant son regard vers la vieille femme, Lander reprit :

- Mama Tiche, faut qu'on vous remercie pour tout c'que vous avez fait mais là faut qu'on voir Luka. J'espère qu'on pourra l'aider...

Dans son inquiétude et sa hâte, l'aquafondien en oubliait même son estomac qui, pourtant, commençait à se rappeler à lui. Pressé de filer aux nouvelles, il ne voulait même pas prendre le temps de manger un solide petit-déjeuner.

Décidément, il serait dit que la maison d'Ilmater serait un lieu de passage obligé pour Lander. Bon tant qu'il y allait comme visiteur et non comme patient, cela allait encore. L'adolescent ne reconnaissait pas le prêtre à l'entrée mais ce dernier arborait le même sourire franc et chaleureux que ceux qu'ils avaient déjà vu lors de leur dernière visite. Gageant qu'il obtiendrait le même accueil que lorsqu'ils étaient venus faire arracher Soraï des griffes de la mort, le jeune voleur répondit :

- Heureusement rencontre, mess... messire, poursuivit-il après une légère hésitation. Comment convenait-il de s'adresser à un prêtre d'ailleurs ? Prudent, le garçon, ne connaissant pas les titres exacts à employer, avait opté pour un "messire"" générique. Un de nos copains a été gravement brûlé, hier soir, et on nous a dit qu'il était soigné ici. Luka qu'il s'appelle mais j'connais pas son nom complet. Comment va-t-il ? C'est possible d'aller lui rendre visite ?

Une pointe d'anxiété dans la voix trahissait l'inquiétude que ressentait encore Lander sur l'état de santé du blondinet. L'adolescent avait conscience de l'étrangeté de sa demande, surtout qu'il était, finalement, un étranger total pour le blessé, mais il espérait juste pouvoir le voir et lui glisser deux-trois mots, juste pour l'assurer de sa compassion et de ses prières pour un prompt rétablissement.

Après avoir remercié le gnome, Lander et Ahaïssane avait carrément accaparé une table entière pour y étaler à loisir les différents documents qu'ils avaient pu rassembler sur les dromites. Livres ouverts sur des chapitres particuliers, parchemins maintenus déroulés pour en faciliter la lecture, les deux gamins n'avaient oublié aucune astuce pour collecter et assimiler les informations dont Lander allaient avoir besoin pour réussir à jouer correctement son rôle.

En pouffant, l'adolescent pointa une gravure représentant un de ces êtres avant de chuchoter à son complice :

- Il a vraiment une sale tête, le loustic. Y'a pas à dire, j'me croise dans la rue, j'me fais peur...

Pensif, Lander suivit du doigt un texte relatif aux différentes castes présentes chez les dromites.

- Va surement falloir que je fasse semblant d'appartenir un un de ces types, murmura-t-il avant de poursuivre à l'intention d'Ahaïssane. Tu m'vois mieux en Feu, Glace ou Scintillement ? On peut oublier la Voix, je chante comme une casserole...

- T'as raison, mec, commenta Lander en écoutant les arguments d'Ahaïssane. Il ne faut surtout pas choisir une caste qui m'obligerait à être trop exubérant. C'est toujours quand on parle trop qu'on se trahit en voulant trop en faire, surtout si le rôle joué ne nous est pas familier.

Reprenant l'ouvrage décrivant sommairement les différentes castes des dromites, l'adolescent relut les explications.

- J'crois que l'mieux, c'est de choisir la glace, poursuivit-il. Je reste discret à observer, sans rien dire. Allez, on rassemble tout ce qu'on peut trouver sur cette caste...

Devant l'importance de la tâche qui restait à faire, Lander eut un petit soupir mais se ressaisit vite pour commencer à trier les livres.

- Tu m'donnes encore un coup d'main pour ça et tu vas faire un tour à l'hôtel particulier des Rochenoire ? Faut que tu aies assez de temps pour voir les serviteurs que tu connais. Et on se retrouve à la boutique de Droog après.

L'avantage d'user d'un objet magique pour se déguiser, c'était que ça le dispenser d'aller courir les échoppes pour se vêtir correctement et que ça lui donnait davantage de temps pour entrer dans la peau du personnage qu'il allait devoir incarner.