Arthur Debrefeuille , France , 1885. (partie roleplay)

-"Attendez un peu..."

*Le directeur se lève et va fouiller dans un tiroir pour en sortir un registre qu'il consulte quelques instants avant de te répondre.*

-"Ah voilà, elles sont venus le Vendredi 20 Février et ont signées le registre à 15h30."

*Cela veut dire qu'elles sont venus à peine un mois avant la mort de l'armateur Lemoine.*

-"Votre patient vous a t-il parlé de phénomènes paranormaux lors de vos entretient?

A votre avis à quoi était dut ces deux jours de "calme" après la visite des deux femmes?"

*Le directeur te lance un regard un peu étonné.*

-"Oui, bien entendu qu'il a parlé de phénomènes étranges. Les fantômes de son équipage venant le voir pour lui faire payer d'être encore en vie alors qu'ils sont tous morts, par exemple. D'ailleurs, son obsession paranoïaque ne tourne que sur ce sujet-là : les fantômes de ses marins."

*Il réfléchit à ta seconde question avant de répondre.*

-"Je crois qu'il s'est persuadé, durant un court laps de temps du moins, que ces dames allaient attirer ou emmener les fantômes avec elles lorsqu'elles lui ont dit qu'elles voulaient récupérer des morceaux du navire.

Je pense qu'il a dû croire que les fantômes allaient enfin hanter quelqu'un d'autre que lui. Mais le pauvre homme étant très malade, il était inévitable que sa maladie reprenne le dessus, vous comprenez ?"

-"Oui.
Il vous a dit ce qu'il s'était passé sur son navire lors du naufrage?
Il ne doit pas avoir la conscience tranquille s'il crains les fantômes de son équipage. "

*Le directeur hausse les épaules.*

-"Il reste toujours très vague sur ce qui s'est réellement passé sur le navire en cette terrible nuit. Est ce volontaire de sa part ou pas ? De mon point de vue je dirais que oui. La seule chose qu'il a dite est qu'une terrible tempête avait eu lieu et qu'ils avaient heurtés des écueils. C'est ce qui a fait couler le navire mais je sens bien lorsqu'il le raconte qu'il reste assez flou dans sa description.

Le reste, je veux dire le départ du navire et la traversée jusqu'à la tempête il le raconte sans aucun soucis et avec moult détails mais à partir de là...tout devient nébuleux et lorsque je tente d'approfondir cela, il se braque et part dans des délires avec ses fantômes.

Qui sait, peut-être aurez-vous plus de chance que moi ou mes soignants ? Une personne extérieure à l'établissement peut faire des miracles quelquefois, cela s'est déjà vu. Si vous désirez le voir, je peux vous conduire à sa chambre."

-"Avec grand plaisir....
Je vous remercie pour votre aide. Même si je n'arrive pas à avoir plus de renseignements avec lui vous m'avez déjà beaucoup aidé dans mon enquête."

*Je me lève pour le suivre.*

*Le directeur t'accompagne dans les couloirs où quelques "patients" te regardent avec des yeux fous. Il s'arrête devant une porte qu'il ouvre et qui donne sur une chambre claire et meublée de façon très spartiate : un lit, une table, une chaise, une commode.

Un petit fauteuil en cuir délavé qui fut certainement brun foncé dans son jeune temps est placé devant la fenêtre avec barreaux qui donne sur le parc de l'établissement. Assis sur le fauteuil, un vieil homme fixe son regard vert sur les arbres à l'extérieur.

Il est vêtu, comme les autres patients, d'une sorte de pyjama gris sur lequel est passé un gros gilet de laine beige. Ses cheveux sont dégarnis et il porte des binocles un peu déformées par le temps. Au bruit de la porte qui s'ouvre, il tourne la tête vers toi et le directeur et ses sourcils broussailleux se haussent.

Il sourit faiblement au directeur mais son regard, loin d'être fou comme ceux que tu viens de croiser, te détaille avec minutie. Il semble attendre et le directeur se racle la gorge avant de te présenter.*

-"Capitaine, laissez-moi vous présentez le détective Arthur Debrefeuille. Monsieur Debrefeuille, voici le capitaine Ernest Briand. Monsieur Debrefeuille désirerait vous parlez, capitaine. Acceptez-vous de converser avec lui ?"

*Le vieux marin te fixe encore pendant quelques secondes avant de froncer les sourcils et de hocher la tête de façon affirmative. Le directeur sourit et te fait signe d'entrer plus à même dans la chambre. Le lit fera une "chaise" acceptable et aura le mérite d'être assez près du fauteuil et du vieil homme.*

-"Monsieur Debrefeuille, je vous laisse en compagnie du capitaine. La porte n'étant pas fermée à clef, vous pourrez sortir lorsque vous le voudrez. Passez me voir à mon bureau avant de partir, s'il vous plait. A tout à l'heure..."

*Le directeur attend que tu sois rentrer dans la pièce et referme derrière lui en sortant, te laissant seul avec le vieil homme qui a reporté son attention sur le parc.*

*je m'assois sur le lit.
D'une voix douce et avec un sourire .*

-"Je souhaiterai que vous me parliez de la visite des deux femmes que vous avez reçu il y à quelques temps. Si vous le voulez bien."

*Le vieux capitaine tourne lentement la tête vers toi avant de cligner des yeux comme pour tenter de focaliser son attention. Il te détaille un instant avant de te répondre.*

-"Elles sont venus pour me parler du bateau perdu. Elles voulaient récupérer un morceau pour l'offrir à l'armateur..."

*Le vieil homme ricane.*

-"Quelle ironie après tout ce temps...qu'il paie pour ce qu'il a fait !"

-"pourquoi dit vous cela?
Il n'était même à bord lors du naufrage ."

*Toujours D'une voix douce pour ne pas le perdre. *

*Le vieil homme a un sourire amère.*

-"Parce que tout est sa faute, jeune homme...sa faute et la mienne."

*Le capitaine baisse la tête et se met à sangloter en prenant sa tête dans ses mains.*

*je parle très doucement presque en murmurant sentant que sa réponse peut être capital pour la suite de mon enquête .*

-"comment ça de sa faute?"

-" C'est lui qui a ordonné que je fasse échouer le navire, vous comprenez ? Si je n'avais pas respecté ses ordres, il m'aurait viré. J'avais une femme, des enfants...que pouvais-je faire d'autre ? Et puis, il m'avait promis une belle somme d'argent pour acheter mon silence.

Je n'avais pas prévu que le naufrage serait aussi désastreux...qu'une tempête allait se lever juste après que le navire se soit échoué sur les récifs. Les hommes sont tous morts, happés par les vagues géantes, jetés à la mer, noyés ou broyés contre les rochers de la côte.

Puisse Dieu me pardonner ce terrible péché qui me ronge depuis si longtemps...car moi, je ne peux pas ! Oh Seigneur, pardon...pardon."

*Le vieil homme repart de plus belle dans des sanglots déchirants.

-"Il vous a donné une raison de faire pour vouloir faire cela.
Ce n'est pas logique qu'un armateur veuille échouer son navire.
C'était pour l'assurance?"

*Le vieil homme hoche la tête tristement avant de ressuyer ses larmes d'un revers de manche.*

-"Oui, les marchandises avaient été abîmées lors de la traversée et le manque à gagner était inacceptable pour monsieur Lemoine. Il s'est arrangé avec le gouverneur, moyennant finances, pour qu'il signe les papiers certifiant le naufrage accidentel. J'ai...j'ai moi-même fait le trou dans la coque durant la tempête. Que Dieu me pardonne car eu ne le feront jamais et finiront par m'avoir..."

*Il éclate d'un rire dément*

-"Ils rôdent autour de moi et je ne sais pas pourquoi je suis toujours en vie. Peut-être veulent-ils me rendre encore plus fou que je ne le suis déjà ?"

*De grosses larmes coulent sur le visage ridé et tourmenté du vieux capitaine.*

*Je le regarde tristement et me lève.*

-"Que dieu vous protège mais je n'y compterai pas trop."

*Je sors et vais retrouver le directeur.*

*Le directeur est dans son bureau. A ton retour, il ouvre une boite de cigares et t'en propose un avant de te demander.*

-"désirez-vous une tasse de thé ?"

*Il se dirige vers un plateau où une théière fumante diffuse une bonne odeur de boisson chaude et où deux tasses n'attendent plus que le bon vouloir des buveurs. Il se prépare lui-même une tasse et t'interroge du regard pour t'en servir une avant de dire.*

-"Alors, votre visite au capitaine vous a t-elle apportée ce que vous désiriez ? J'espère qu'il est resté courtois et calme..."

*J'accepte le cigare et le thé.*

-"Oui, il est resté très courtois.
C'est ça culpabilité qui est à l'origine de son état et je dois vous avouer que j'ai beaucoup de mal d'avoir de la pitié pour cet homme...
Je sais que au vu de votre profession cela doit vous choquer..."

*Le directeur te sourit.*

-"Non, je ne suis nullement choqué, monsieur Debrefeuille. Rassurez-vous, je comprend fort bien votre point de vue mais, comme vous l'avez si bien dit vous-même, mon métier m'impose de rester neutre et de ne surtout pas juger mes patients.

Chaque personne présente en ces lieux est un patient et doit-être soigné de la même façon, qu'il soit un parfait innocent ou le pire des meurtriers. Cela fait partie du serment d’Hippocrate et je fais mon possible pour le respecter."

-"ce sont de belles paroles....
Que pensez-vous de ces êtres que votre patient craint. Des revenants de son ancien équipage ?
Vous croyez au spiritisme ?"

*L'homme secoue la tête.*

-"Pas le moins du monde. Je suis un scientifique, monsieur Debrefeuille, et les maladies dont souffrent mes patients sont toutes explicables par la médecine. Je n'ai nul besoin de me référer aux contes et légendes de bonne femme pour définir une pathologie.

Mais je ne suis pas imbu pour autant et je sais prendre en compte le caractère spécifique des croyances de mes patients ou de leurs proches pour faire comprendre que la médecine peut aider ces pauvres malheureux.

Je comprend pourquoi vous me parlez de cela...le capitaine reste persuadé que les victimes du naufrage de son navire veulent se venger de lui. C'est absurde mais je n'arrive pas à lui faire entendre raison. Pourtant, mon meilleur argument est que si réellement il y a avait des êtres de l'au-delà venus pour le tuer, il serait mort depuis longtemps."

-"oui....
Son état s'est il dégradé depuis la visite des deux femmes ?"

-"Disons qu'il était dans une période de calme avant leur arrivée. Je dirais que leur venue a raccourci cette période d'accalmie et a fait revenir plus vite la période d'agitation qui suit généralement."

-" la deuxième personne responsable du naufrage est morte récemment d'une façon très étrange . Cette nouvelle risque de ne pas arrangé l'état de votre patient.
Je pense même que ces deux femmes ne sont pas étrangères à cette affaire...
Il y a des événements difficilement explicable ."

*si je sent que je peux plus rien tirer de cet homme je prend congé .*

*Le directeur semble être un homme plutôt fermé au surnaturel. C'est un médecin et en tant que tel, son esprit est très rationnel, tu le sens bien...*