Le hin, cru un instant que la belle avait eu un certain intérêt, mais son sourire semblable envers les autres lui révélait qu’elle ne semblait pas intéressée. Yann était quand même bien heureux de la conversation qu’il avait eue avec elle et peut-être, deviendrait-elle une bonne amie. Sa réflexion du moment plus pragmatique que romanesque, allait à se demander pourquoi donc les oiseaux mâles portaient tout un éventail de couleur pour attirer les femelles, si en fin de compte l’attrait ne venait pas du mâle, mais bien de l’intérêt que portait la femelle envers le mâle. Alors tout l’attirail et le procédé de charme du mâle ne sert absolument qu’à attirer la femelle, puis une fois celles-ci attiré, seulement l’une ou quelques-unes, montre un intérêt ou pas du tout. * Ha la nature, quel monde fantastique et si j’avais utilisé mon charme, il en serait possiblement arrivé la même fin… aller Yann, secouent toi, met tes énergies ailleurs, le travail, Yann, le travail! * Pensait-il pendant que l’endroit se vidait. Il croisait le regard de Calypso qui s’en allait et lui fit un baise-main tout en sourire pour l’avoir encouragé dans son périple de la soirée tout en lui souhaitant une merveilleuse nuit de sommeil.
Avec tout cela il allait manquer le meilleur de la fin de soirée, moment le plus lucratif pour lui, les bagarres. Celles-ci apportaient son lot d’or à coudre une lèvre ici, une arcade sourcilière par-là, des soins magiques et souvent c’était là qu’il réussissait à avoir l’intérêt d’un futur client qui reviendrait pour demander ses services et en fin de compte, Ralph était gagnant sur tout le procédé d’entretien du corps, et ce, jusqu’à la mort. Il ne souhaitait pas de mal à personne, mais il était difficile d’exploiter son Art de la vie après la mort si personne ne mourait. * Des cercueils, ho que oui, je devrais offrir des cercueils et pourquoi pas des arrangements funéraires… Quelle bonne idée que voici fourbe Ralph, des arrangements funéraires avec tout le tralala, choix de cercueil aux essences de bois différent, de couleurs, de fleurs …* Il était parti dans son monde de fourberie naturel, cherchant à passer sa peine du moment de se retrouver sans vie sentimentale. Il ne faisait pas de mal à personne et en plus, c’était pour les autres, pour qu’ils puissent avoir plus de choix à la fin de leurs vies, il ne serait plus là, mais fallait trouver un moyen de leur vendre du rêve, leurs faires voir l’importance de rester en vie après la mort, soit en souvenir ou bien en personne, pour un temps, un cours temps, mais ça il ne le dirait pas, de toute façon, il n’aurait pas de plainte, et le service après-vente serait léger, donc il fallait aussi trouver le moyen que l’idée ne vienne pas d’eux, mais de leurs proches, oui leurs enfants, leurs compagnons de vie devaient vouloir avoir une suite de ceux et celles qu’ils aimaient… * Comme cela de génération en génération, j’aurai des clients et de plus en plus!* Pensait-il s’en frottant les mains d’avidité, de bon et de serviable service mortuaire vénal.
C’était pour lui sa façon de se changer les idées. Il regardait les combats dans l’attente d’offrir ses services à celui ou ceux qui se prendrait une rince pas possible du forgeron peureux, allant jusqu’à encourager les bagarreurs, en fait ceux qui les regardaient, de cesser de se battre ainsi et qu’ils allaient devoir se faire soigner, car une morbide maladie courait dans l’air et se fichaient dans les plaies ouvertes. Le prophète de malheur soigneur debout sur une table faisait son spectacle, attisant les foyers bagarreurs, parsemait la peur de la maladie et proposait tel un ange, ses services de soigneur. On devient un bon couturier quand cousant.