Je sens que cette partie du forum va beaucoup me plaire car il m'arrive souvent d'écrire des mini histoires à mes moments perdus.
Voilà l'une d'entre elles :
Elle est assise au bord de cet étang depuis presque une heure. Elle rêve de liberté et d’aventure, de tendresse et de romantisme qu’un morceau de nuage rendu plus difforme qu’il ne l’est par le reflet de l’eau semble pouvoir lui procurer. Le rêve peut survenir de n’importe où tant qu’on est prêt à s’y plonger, ce qui va bientôt être le cas pour moi aussi à en croire l’aspect fantasque d’une tornade que semble prendre un nuage, à moitié couvert par les branches de l’arbre contre lequel je suis assis. Je ne ressens d’ailleurs plus l’écorce agressive dont mon dos était jusque là une belle victime. Mes paupières sont lourdes…
Me voilà à bord d’une petite barque à peine capable de supporter mon poids. Je regarde au tour de moi et ne vois rien à l’horizon hormis l’océan qui paraît infini. Tout semble figé comme si l’espace lui-même retenait sa respiration…pour mieux souffler j’en ai bien peur. L’eau commence à s’agiter et des vagues se font ressentir. Puis-je oser présager le pire ? Le ciel s’assombri, les nuages d’un gris profond semblent se rassembler. J’entends maintenant un bruit de tonnerre et ma barque commence à se pencher. Les vagues se font vraiment hautes et je prie de pouvoir passer la prochaine. Au tour de la pluie d’entrer en scène, fouettant mon visage elle me débarrasse des restes d’un courage depuis bien longtemps envolé et je passe ce qui semble pour moi être un mur d’eau d’une hauteur titanesque. Arrivé au sommet, mon cœur s’arrête une fraction de seconde comme pour me laisser le temps de voir ma vie défiler devant mes yeux. Quelle triste punition. J’entame donc mon voyage vers l’au-delà, ou plutôt ma descente vers l’enfer. La barque cède, écrasée par le choc de l’eau. Je sens des morceaux de bois me parcourir le corps avant de sombrer doucement vers le noir absolu.
J’ignore pourquoi mes dernières pensées se dirigent vers cette fille assise au bord de l’eau. Le souvenir se son regard songeur me tire inexplicablement hors de mon cauchemar. Je ré-ouvre ainsi brusquement les yeux et patiente une demi seconde pour reprendre mes esprits, puis cherchant la jeune fille du regard, mon cœur s’emballe. Elle n’est plus là.
Un petit rire moqueur résonne quelques secondes dans ma tête avant de laisser place à une terrible sensation de solitude…
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Le givre s'étend sur dix lieues,
Notre jeunesse s'estompe peu à peu.
Celui qui contemple la lune attend une présence,
Il préfère à l'éternité un amour immense.