Forum sur les jeux de rôles |
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| Arenea - Shazad Nia'antis | |
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Ysalaine Grand(e) maitre(sse) du clavier
Nombre de messages : 412 Age : 39 Localisation : Rennes Date d'inscription : 24/02/2008
Feuille de personnage Nom du Personnage: Maulkin Lamefeu Race: Humain Points de vie: (0/0)
| Sujet: Arenea - Shazad Nia'antis Ven 23 Jan - 6:33 | |
| Arenea, c'est un autre PBF auquel j'ai participé avec des potes de l'escrime. Le principe n'est pas trop le même qu'ici, car il n'y a pas vraiment de maitre, et on n'écrit que de long posts sur lesquels on fait beaucoup avancer le truc. En fait ça ressemble plus à un exercice littéraire commun sur thème imposé.
Sur un monde où des cycles d'années à 12 lunes se succèdent, quelques fois par millénaire, une Année des Treize Lunes arrive, permettant l'arrivée dans le monde d'une entité maléfique, l'Ange Sombre, cherchant à corrompre les humains. Des lignées de chevaliers sont élevées pour que quand l'année à 13 lunes arrive, 12 chevaliers puissent se mettre en travers de l'Ange Sombre. Mon chevalier, Shazad Nia'antis, est de la famille dirigeante de la Mangrove. Il se trouve que ce sont également les joueurs qui développent la partie du monde qui leur est attribuée, sur une base fournie par le créateur de l'univers.
Le premier texte constitue un BG ou une première présentation du personnage, le deuxième répond à une nécessité de faire rencontrer à nos personnages leur animal-totem. Quant au troisième, il s'agit d'un texte "facultatif" hors-cycle visant uniquement à approfondir le personnage. En l'occurence, il concerne son épouse Yesh'ka, et la scène se passe après le départ de mon perso. _________________ -Tous nos rêves se fondent sur un rayon de lumière -
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| | | Ysalaine Grand(e) maitre(sse) du clavier
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Feuille de personnage Nom du Personnage: Maulkin Lamefeu Race: Humain Points de vie: (0/0)
| Sujet: Re: Arenea - Shazad Nia'antis Ven 23 Jan - 6:34 | |
| Il y a vingt-et-une années, mon Père Izaath Nia'antis, Serviteur du Serpent Azur, s'est penché sur le Bassin Sacré, au Grand Temple de Tiloch'tlan, tandis que la lune d'hiver tentait de laisser sa sombre lumière filtrer la dense canopée. Ce qu'il vit dans les volutes troubles des eaux, nul ne l'a jamais su, mais aujourd'hui le nom que je porte est le souvenir de cette vision : Shazad, Celui-qui-mord-les-Cieux.
Le Dieu Serpent m'a choisi pour être Son Croc dans les Ténèbres, Son dévoué serviteur lorsque que le Crépuscule s'abattrait sur le monde, le Défenseur de la Quatrième Lune. Tout cela n'avait que très peu de sens pour moi, l'Ombre prédite depuis des siècles par nos oracles ne viendrait peut être que pour être combattue par mon fils, ou son propre fils.
Cette nuit là, les eaux azurées s'infiltrèrent dans mon esprit pour me transmettre un message du Serpent. L'opacité des songes se rompit pour me livrer une image du Temple, ses degrés couverts de milliers de serpents se dressant vers le ciel, où une silhouette immense se dressait, répandant ses ombres sur toutes les terres d'Arenëa. Je la vis se tourner vers moi, et son profond regard me glaça les sang : Il était le Crépuscule, l'Ombre que tout peuple redoute, Celui qui porte le Chaos et la Mort au coeur de chaque chose qui Est ; nul en était le doute car ses yeux eux-mêmes étaient la Perte et le Néant.
Je m'éveillai dressé sur la pierre froide du Temple, portant instinctivement la main au bracelet d'argent et de turquoises entourant mon bras gauche. Le matin était froid et dans sa pâle lueur, je discernais un corbeau perché sur le bord du Bassin, qui me regardait, un parchemin autour d'une serre.
L'Appel du Chevalier Corbeau. L'heure est venue pour moi de marcher sous les Ténèbres, Croc du Serpent Azur, pour défendre Arenëa contre l'Ange Sombre, et combattre le pouvoir de la Treizième Lune.
Je quittai déjà le Temple, protégé des moustiques par mon long manteau, lorsque je vis les serpents de mon rêve converger par milliers vers Tiloch'tlan, provenant de tous les marais du royaume. Ils venaient tous attendre que le Dieu s'éveille et combattre la menace. Parcourant la Mangrove, je ne cessai de voir les serpents fuir puis compris, en découvrant les premiers villages ravagés par la peste apportée en ce monde par l'Ombre.
Son pouvoir s'étend, pensais-je, il me tarde de trouver mes frères Chevaliers avant que mon peuple tout entier ne succombe.
Le Serpent Azur a placé l'Avenir entre mes mains, puisse-je l'honorer en ce jour jusqu'au dernier, combattant les Ténèbres jusqu'à la fin. _________________ -Tous nos rêves se fondent sur un rayon de lumière -
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| | | Ysalaine Grand(e) maitre(sse) du clavier
Nombre de messages : 412 Age : 39 Localisation : Rennes Date d'inscription : 24/02/2008
Feuille de personnage Nom du Personnage: Maulkin Lamefeu Race: Humain Points de vie: (0/0)
| Sujet: Re: Arenea - Shazad Nia'antis Ven 23 Jan - 6:35 | |
| Le sifflement incessant des serpents amassés sur le Grand Temple, tels une mouvante couverture, faisait vibrer la nuit à un rythme angoissant, celui d'un cœur emplein de craintes et de doutes.
La nuit s'affaissait déjà sur la Mangrove depuis quelques heures, s'engorgeant derrière chaque arbre, dans chaque ruelle et chaque pièce de Tiloch'tlan, faisant grouiller les ombres partout où se dirigeait le regard, semblables à ces milliers de serpents qui ne cessaient d'affluer.
Je me glissais dans l'obscurité silencieuse et solitaire qui baignait les couloirs du Grand Temple, avec pour seul écho à ma présence le bruit mat que faisaient mes pieds sur le sol carrelé de mosaïques. Jamais personne hormis moi même ne prenait la peine de regarder ces fresques que nous foulions chaque jour, elles qui pourtant portaient la sagesse millénaire de mon peuple, et nos croyances. Tout le long des couloirs du Temple s'égrenaient des scènes de l'histoire d'Arenëa, dans une jungle paraissant sans fin, des images de la gloire passée des Crocs du Serpent combattant le Mal absolu sous le regard bienveillant du Serpent Azur. Je connaissais ces histoires par cœur depuis ma plus tendre enfance, mais aujourd'hui mon regard me renvoie de ces scènes plus d'appréhension et d'inquiétude que de fierté et de fascination.
La lumière faiblarde et vacillante des torches murales ne laissait guère de place à ma contemplation mystique des mosaïques, et c'est d'un pas pressé que je me dirigeais alors vers la salle du Bassin Sacré. Aucune torche ne luttait ici contre les ombres, qui se précipitèrent sur moi, camouflant les bords ornementés du bassin dont les eaux turquoises luisaient par delà les ténèbres. Je laissais tomber à mes pieds mon long manteau et torse nu je m'agenouillais devant les eaux, psalmodiant à voix basse l'antique prière :
Celui qui glisse sans bruit dans les flots immobiles, Celui qui surgit des lianes pour frapper l'impudent, Celui qui se dresse pour signifier sa puissance, Celui dont le regard voit par delà la canopée, Est mon Seigneur sur le monde et dans les profondeurs de la Rivière des âmes.
Mon corps est sien, Son esprit fraye dans le mien, Je marche dans sa trace le long de la Rivière De la Source aux Chutes au gré de Sa volonté
Puissent les troubles des flots de la Rivière sortir des ombres à mes yeux, Puisse-je sentir le Serpent Azur onduler sous mon âme, Alors que je me donne à la Yamaloya, mère de la Vie, demeure du Serpent Azur! Que ses eaux m'emportent lorsqu'Il me rappellera dans Sa demeure liquide! Que les eaux m'inondent de Leur vérité!
Je plongeais alors tête la première dans le Bassin, les yeux ouverts pour percer les ombres bleutées, et laissais mon corps se fondre dans la masse liquide qui l'entourait. Je nageai vers le fond insondable du bassin, communiant avec la Rivière Yamaloya, la Mère de toutes les Eaux, la demeure du Serpent. Nul lumière ne pénétrait les denses volutes bleutés où j'évoluais, plongeant toujours plus loin, plus proche de Sa demeure. Le manque d'air commençait à brouiller ma vision, le temps semblant inexistant, si loin des bruits du monde et si proche du Divin. Je me concentrais pour ne pas laisser mon esprit me dicter de remonter, malédiction des vivants, et m'abandonnais à Sa volonté, méditant, immobile, scrutant l'opacité liquide.
Les eaux furent soudain perturbées, un instant durant, si brièvement que je cru à la dérive de mon âme affaiblie. Puis mes yeux aperçurent une silhouette, furtive. La forme s'approcha vivement de moi, tournoyant autour de mon corps comme une liane sur un arbre, puis sa tête s'arrêta au niveau de la mienne, et son regard pénétra le mien : deux yeux turquoises, parfaitement sphériques et luisants. Il m'enserra, et à une vitesse incroyable, nous propulsa tous deux vers la surface alors que je perdait prise. J'émergeai alors dans son étreinte, et l'air m'arracha un cri en regagnant mes poumons. Dans la faible lueur du Temple, je le vis enfin : c'était un anaconda aux écailles bleue vertes brillant comme l'argent, qui me portait aussi facilement qu'il l'aurai fait d'un enfant vers les bordures du Bassin. Son long corps massif s'étalait sur plusieurs pieds, tandis qu'il se dressait pour me regarder encore. Nul doute qu'il était l'envoyé du Serpent Azur, celui qui me guiderait dans ma lutte contre l'Ombre à venir. La sagesse qui transparaissait de son regard me fit comprendre que bientôt il me dirai son nom. Je l'étreint comme il m'avait étreint, et ainsi liés nous restâmes, sur le pavé du Bassin mouillé des Eaux sacrées.
Un regard vers la lune par delà la fenêtre m'appris qu'une heure s'était passée. Une heure de plus vers la lutte dans laquelle le Serpent m'envoyait m'engager, aux côtés de son envoyé, mon nouvel acolyte. _________________ -Tous nos rêves se fondent sur un rayon de lumière -
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| | | Ysalaine Grand(e) maitre(sse) du clavier
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| Sujet: Re: Arenea - Shazad Nia'antis Ven 23 Jan - 6:37 | |
| Il faut avoir la bande-son avec, c'est mieux ! En plus je suis super contente de ce texte, je le trouve horrible et j'hallucine d'avoir réussi à écrire un truc pareil ! L'esprit perdu dans les abîmes de la souffrance, le corps déchiré et abandonné, Yéshka luttait, ses yeux grand ouverts sur le plafond du temple, cherchant l'issue, le néant plutôt que ce mal, si profond, si dense qu'elle n'existait plus que par lui. Elle inspirait convulsivement, comme étouffée par la douleur, bien que l'air brûlait ses poumons. Les prières que psalmodiaient les prêtresses et les haruspices ne lui parvenaient que tels des imprécations indiquant sa proche fin, un sombre rituel cruel dont elle ne voulait que sortir, s'échapper, tandis qu'elle sentait que la vie lui refusait la miséricorde de la quitter. Depuis combien de temps ? Le temps lui-même, comme sa propre existence, semblait s'étioler devant la puissance de cette horreur, l'infinité de l'enfer dans lequel elle sombrait continuellement, sentait petit à petit ses forces la quitter en un supplice inéluctable. Elle ne sentait déjà plus depuis longtemps la dalle froide sous son corps nu, étendu dans le Temple, ni les mains des prêtresses s'affairant sur son corps, bien qu'elles n'avaient plus besoin de la maintenir : Yéshka ne se débattait plus depuis longtemps, son martyre paralisant sa chair pour mieux focaliser son attention sur sa détresse absolue. Elle percevait la fin, la mort qui la libérerait enfin de ses affres. Elle l'accueillerait avec la plus grande joie du monde, comme sa juste salvatrice. Elle ne se battait pas, elle ne protestait pas, seul comptait que cela cesse. Plus rien de ce que disait les haruspices autour d'elle ne comptait, il n'y avait nul Dieu Serpent, nul Yamolya protectrice : il n'y avait que le tourment. Vide. Silence. Le tourment cessa enfin pour Yéshka : son agonie s'acheva dans le repos qu'elle lui offrit. La mort arriva dans le sang et les humeurs malsaines, accompagnée des cris d'effroi des prêtresses, quand elles aperçurent le flot de serpents morbides que le corps de Yéshka venait de propulser sur le sol dallé du temple dans un bruit sordide. Le Grand Haruspice resta muet devant ce spectacle effroyable, avant de regarder l'immense clepsydre presque vide. La pauvre enfant a tant souffert... Treizes heures de calvaire... C'était bien la marque de Son arrivée. Livide, il sorti et chercha un scribe. - Ecrivez au Grand Prêtre Nia'antis. Dites-lui qu'il n'a pas d'héritier. _________________ -Tous nos rêves se fondent sur un rayon de lumière -
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| Sujet: Re: Arenea - Shazad Nia'antis | |
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